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UMOA : La microfinance progresse mais voit ses crédits ralentir et ses impayés grimper.

La microfinance continue de jouer un rôle central dans l’inclusion financière des populations de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UMOA). À fin mars 2025, les 533 systèmes financiers décentralisés (SFD) de la région desservaient 19,7 millions de clients, soit une progression de 7 % en un an. Avec 4 807 points de service répartis dans les huit pays, ces institutions sont devenues la principale porte d’entrée vers les services financiers pour des millions de ruraux, de commerçants et d’agriculteurs.

Une collecte d’épargne dynamique

L’encours global des dépôts atteint 2 560,9 milliards FCFA, en hausse de 4,1 % sur le trimestre et de 8,7 % sur un an, selon les chiffres de la BCEAO. Cette performance repose sur une croissance notable dans plusieurs pays : Bénin (+7,7 %), Togo (+5,5 %), Burkina Faso (+5,2 %) et Côte d’Ivoire (+4 %).

Le dépôt moyen par client s’établit à 129 898 FCFA, en progression de 1,4 %. La prédominance des dépôts à vue (57,3 %) montre une forte demande de liquidité immédiate, reflet d’une conjoncture encore incertaine pour de nombreux ménages et micro-entreprises.

Recul des crédits et prudence des institutions

Malgré une progression annuelle de 4,5 %, l’encours de crédits recule de 2,4 % ce trimestre à 2 628,4 milliards FCFA. Cette baisse est marquée dans des marchés clés comme le Bénin (-14 %), le Togo (-5,2 %) et la Côte d’Ivoire (-1,7 %).

La diminution pourrait être liée à la saisonnalité du début d’année, mais elle traduit aussi une prudence accrue des SFD et une baisse de la demande de financement dans un contexte de pouvoir d’achat fragilisé. Les crédits à court terme restent dominants (47,2 %), illustrant la prépondérance des besoins immédiats de trésorerie.

Montée des impayés : un signal d’alerte

Le taux de dégradation brut grimpe à 9,8 %, bien au-delà de la norme prudente de 3 %, contre 8,9 % au trimestre précédent. Cette détérioration résulte à la fois de créances en souffrance en hausse (+8 %) et de la contraction des crédits, qui réduit la capacité des SFD à absorber le risque.

Malgré ce contexte, la microfinance représente 5,3 % de l’épargne et 7,1 % des crédits bancaires dans l’UMOA. Elle reste un pilier pour l’économie informelle, mais la hausse des impayés souligne la vulnérabilité du modèle face aux chocs économiques et sociaux de la région.

La Rédaction

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