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UEMOA : L’inflation continue de reculer et tombe à son plus bas niveau en mai.

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) enregistre une évolution remarquable de son inflation, tombée à 0,6 % en mai 2025, son plus faible niveau depuis deux ans. Une dynamique qui témoigne d’une détente des prix alimentaires et d’un contexte monétaire plus favorable, alors que les ménages de la région font face depuis plusieurs années à une forte érosion de leur pouvoir d’achat.


Une baisse portée par l’alimentation

Le principal moteur de cette décrue reste l’alimentation. Les prix des denrées de base ont chuté de manière spectaculaire, notamment :

  • le riz, en recul de 33,5 %,
  • le blé, en baisse de 23,4 %,
  • le sucre, qui a perdu 10,5 %.

Ces tendances s’expliquent par une meilleure disponibilité locale des céréales issues de la campagne agricole 2024/2025 et par la détente des cours mondiaux. Toutefois, certains produits demeurent en hausse : le lait (+16,5 %) et les huiles alimentaires (+31,5 %).


Des contrastes selon les pays de l’Union

Derrière la moyenne régionale, les évolutions varient fortement selon les pays :

  • Mali : l’inflation reste élevée à 8,2 %, conséquence des tensions alimentaires persistantes.
  • Guinée-Bissau : 3,8 %, malgré un léger ralentissement.
  • Burkina Faso : 1,8 %.
  • Bénin, Côte d’Ivoire et Togo : autour de 0,8 %.
  • Sénégal : stable à 0,2 %.

Cette hétérogénéité illustre les différences de structure économique, de dépendance aux importations et de politiques nationales.


Une politique monétaire prudente

Face à ce ralentissement, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a ajusté sa politique monétaire. Début juin, elle a abaissé son taux directeur de 3,50 % à 3,25 %, afin de soutenir l’activité économique, tout en maintenant une vigilance face aux risques de résurgence inflationniste liés aux aléas climatiques ou aux tensions géopolitiques.


Quels enjeux pour les ménages ?

Pour les populations, cette baisse de l’inflation est une bouffée d’air frais : elle signifie une stabilisation des prix, notamment sur les produits de grande consommation. Toutefois, les écarts entre pays rappellent que la bataille pour protéger le pouvoir d’achat est loin d’être gagnée. Les ménages les plus vulnérables, surtout dans les zones rurales et dépendantes des importations, ressentent encore la pression des coûts élevés sur certains produits stratégiques.


La tendance à la baisse de l’inflation est une nouvelle encourageante pour l’UEMOA, mais elle reste fragile. Les bonnes récoltes et la baisse des cours mondiaux ont offert un répit, sans garantir une stabilité durable. Entre le spectre d’un choc climatique, les incertitudes sécuritaires et les fluctuations des marchés mondiaux, la région devra maintenir une stratégie équilibrée pour consolider ce retour progressif à la stabilité des prix.

La Rédaction

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