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Transport aérien africain : 85 millions de passagers en 2023, une reprise bien amorcée.

Le transport aérien africain renoue avec la croissance. D’après le rapport 2024 de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), les transporteurs du continent ont transporté 85 millions de passagers en 2023, soit une progression de +26,9 % par rapport à l’année précédente. Une performance significative, qui traduit la poursuite de la reprise après le choc sans précédent provoqué par la pandémie de Covid-19.

Une part encore modeste dans le ciel mondial, mais en amélioration

Bien que l’Afrique ne représente qu’environ 2 % du trafic aérien mondial, les compagnies africaines affichent une dynamique encourageante. En reprenant des parts de marché sur les liaisons régionales et intercontinentales, elles confirment leur résilience face à un environnement longtemps fragilisé par des restrictions sanitaires, des hausses de coûts et des incertitudes économiques.

Trois segments dominent le trafic

Le volume total de passagers en 2023 se répartit comme suit :

  • Vols domestiques : 37,3 % du trafic total
  • Liaisons intercontinentales : 34,9 %
  • Trafic intra-africain : 27,8 %

Ces chiffres révèlent une reprise équilibrée entre les marchés nationaux, régionaux et internationaux, avec une montée en puissance des flux à l’intérieur du continent.

L’Afrique de l’Ouest en forte croissance : le cas du Nigeria

En Afrique de l’Ouest, la reprise est particulièrement notable. Le Nigeria se positionne comme un moteur du trafic aérien régional, avec 10,87 millions de passagers transportés en 2023, en hausse de 42,1 % par rapport à 2022.

Le pays rejoint ainsi le cercle des cinq plus gros marchés aériens du continent, aux côtés de l’Égypte, du Maroc, de l’Afrique du Sud et de l’Algérie.

Les liaisons domestiques, telles que Lagos–Abuja, ainsi que les connexions régionales comme Lagos–Accra, figurent parmi les routes les plus empruntées. Elles illustrent l’importance croissante des échanges intra-régionaux, tant sur le plan économique que social.

Des défis persistants, malgré la reprise

Malgré cette trajectoire ascendante, plusieurs freins structurels continuent de ralentir l’essor de l’aviation africaine :

  • Faiblesse des infrastructures aéroportuaires
  • Coût élevé des taxes et redevances
  • Fragmentation du marché, avec des réglementations souvent hétérogènes entre pays

L’implémentation complète du Marché unique du transport aérien africain (MUTAA) reste attendue pour consolider l’intégration régionale et faire émerger de véritables hubs aériens.

Une industrie clé pour la relance économique africaine

Dans ce contexte, le transport aérien apparaît de plus en plus comme un levier stratégique de la relance post-crise. Les compagnies nationales, malgré des bilans financiers fragiles, jouent un rôle essentiel dans la mobilité des personnes, le commerce régional et l’intégration continentale.

L’année 2023 marque donc une étape importante : la reprise est bien là, mais sa pérennité dépendra des réformes structurelles, de l’investissement dans les infrastructures, et d’une coopération renforcée entre États africains.

La Rédaction

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