L’Afrique attire désormais les regards du Golfe. Lors du Sommet UAE–Africa Tourism Investment 2025, tenu à Dubaï fin octobre, les Émirats arabes unis ont annoncé un plan massif de 6 milliards USD d’investissements pour stimuler le tourisme, l’aviation et les infrastructures sur le continent africain.
Une annonce qui réaffirme le positionnement stratégique d’Abou Dhabi et de Dubaï : devenir les nouveaux partenaires du développement africain.

Des investissements multisectoriels pour un tourisme intégré

Le ministre émirati de l’Économie, Abdulla bin Touq Al-Marri, a décrit cette initiative comme « un tournant qualitatif dans les partenariats entre les Émirats et l’Afrique ».
Les fonds prévus ne concernent pas seulement les hôtels ou les sites touristiques : ils couvrent aussi les infrastructures de transport, la logistique et la digitalisation du secteur touristique.
En clair, il s’agit de bâtir un écosystème complet : routes, aéroports, plateformes numériques et formation du personnel local.

70 000 emplois à la clé

Selon les projections du ministère émirati, ces projets devraient générer environ 70 000 emplois directs et indirects sur plusieurs années.
Les pays ciblés n’ont pas encore été officiellement listés, mais les discussions en cours concernent notamment le Kenya, la Tanzanie, le Ghana, la Côte d’Ivoire et l’Égypte, tous désireux de diversifier leurs économies par le tourisme.

Les Émirats, nouveaux champions africains du capital

Avec plus de 110 milliards USD d’investissements cumulés en Afrique entre 2019 et 2023, les Émirats figurent désormais parmi les quatre plus grands investisseurs étrangers sur le continent, derrière la Chine et les États-Unis.
Ce nouvel engagement confirme leur ambition : faire du tourisme un levier diplomatique et économique, tout en consolidant leur rôle de hub mondial entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie.

Des promesses à concrétiser

Reste une question essentielle : ces milliards sortiront-ils des communiqués pour atterrir sur le terrain ?
Beaucoup d’observateurs rappellent que plusieurs projets d’investissements arabes précédents ont été ralentis par des problèmes de gouvernance, de rentabilité ou de sécurité.
Mais cette fois, la dynamique régionale portée par la ZLECAf et le retour des flux d’investissements post-Covid donne aux Émirats une chance réelle de passer du discours à l’action.

Un nouveau chapitre du partenariat Afrique-golfe

Si ces 6 milliards se matérialisent, ils marqueront une étape clé : celle d’une Afrique qui attire, négocie et choisit ses partenaires sur un pied d’égalité.
Les sables du désert émirati pourraient bien nourrir la croissance du continent noir, à condition que les vents économiques soufflent dans la bonne direction.

La Rédaction