
Sénégal : Le Japon débloque 14 milliards FCFA pour booster l’agriculture et la formation technique.
Un nouveau vent de coopération souffle entre Dakar et Tokyo. Le Japon vient d’octroyer au Sénégal un financement global de 3,704 milliards de yens, soit près de 14 milliards de FCFA, destiné à renforcer deux piliers essentiels du développement : l’agriculture et la formation professionnelle.
Signés le 7 octobre 2025 entre le ministère sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération et l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), ces accords illustrent une fois encore la solidité du partenariat entre les deux pays.
Deux volets stratégiques : nourrir et former
Le premier volet, d’un montant de 240 millions de yens (soit environ 892 millions FCFA), est dédié à la mécanisation agricole.
Concrètement, la Société de Développement Agricole et Industriel du Sénégal (SODAGRI) bénéficiera d’un appui en équipements modernes — tracteurs, moissonneuses et outils de transformation — destinés aux zones de production du Sénégal oriental et de la Casamance.
L’objectif est clair : moderniser les pratiques agricoles, accroître la productivité, réduire la pénibilité du travail manuel et limiter les pertes post-récolte.
Ce soutien s’inscrit dans la stratégie nationale d’autosuffisance alimentaire et dans le Plan Sénégal Émergent (PSE).
Le second volet, d’un montant de 3,464 milliards de yens (près de 12,9 milliards FCFA), financera la construction et l’équipement d’une annexe du Centre de Formation Professionnelle et Technique Sénégal-Japon (CFPT/SJ) à Diamniadio.
Ce nouveau pôle proposera deux filières d’avenir : les énergies renouvelables et la maintenance industrielle, deux domaines à fort potentiel d’emploi et au cœur de la transition énergétique du pays.
Un partenariat fidèle et productif
Le Japon n’en est pas à son premier geste envers Dakar.
Depuis les années 1960, Tokyo a injecté plus de 1 200 milliards FCFA au Sénégal à travers des dons, des prêts concessionnels et des programmes techniques.
L’actuel ambassadeur du Japon à Dakar, M. Akamatsu Takeshi, a rappelé que « ces nouveaux accords traduisent la volonté du Japon d’accompagner le Sénégal dans la modernisation de son économie ».
Pour sa part, le ministre sénégalais de l’Économie, Abdou Karim Fofana, a salué un partenariat « exemplaire, fondé sur la confiance, la technologie et le transfert de savoir-faire ».
Un partenariat qui place désormais la formation et l’agriculture durable au centre de la coopération nippo-sénégalaise.
Un coup d’accélérateur… à suivre de près
Malgré son ampleur modérée face aux besoins du secteur (près de 130 milliards FCFA mobilisés par l’État pour la campagne agricole 2025), cette aide japonaise est perçue comme un signal fort.
Elle apporte une impulsion concrète à deux chantiers vitaux : produire mieux et former utile.
Le véritable enjeu, désormais, sera l’efficacité de la mise en œuvre : délais de livraison des machines, déploiement des formations, maintenance du matériel, et surtout impact réel sur les communautés rurales et les jeunes en quête d’emploi.
Car au fond, l’aide japonaise n’est pas qu’un simple financement — c’est une promesse de progrès partagé.
Encore faut-il que le Sénégal tienne la manette du tracteur… et non le manche à balai.
La Rédaction