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Sénégal : La facture du riz explose et pèse sur l’économie.

Le Sénégal vit une flambée spectaculaire de ses dépenses alimentaires, portée par un produit au cœur des habitudes de consommation : le riz. Aliment de base dans la majorité des foyers, il devient aussi un fardeau économique de plus en plus lourd.


Une dépendance qui coûte cher

Selon les chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), compilés par Sika Finance, le pays a importé 910 718 tonnes de riz au cours du premier semestre 2025. Un volume en hausse de 46,6 % par rapport à l’an dernier.

Cette dépendance s’est traduite par une facture de 207,2 milliards FCFA, contre 142,7 milliards un an plus tôt. Soit une augmentation de 45,2 %. Le riz représente désormais 40 % de toutes les importations alimentaires du Sénégal, confirmant sa place centrale… mais aussi son rôle de principal déséquilibre de la balance commerciale hors hydrocarbures.


Le panier alimentaire s’alourdit

Le riz n’est pas le seul produit à grever les comptes du pays. D’autres denrées voient également leur coût grimper :

  • Froment et méteil : 86,2 milliards FCFA (+7,8 %), soit 17 % du panier alimentaire.
  • Maïs : 40,7 milliards FCFA.
  • Fruits et légumes : 34,4 milliards FCFA.
  • Produits laitiers : 31,7 milliards FCFA, en baisse de 4,5 %.

À l’inverse, certaines catégories comme les huiles et graisses affichent une légère baisse (53,4 milliards FCFA, –3,9 %).


Un déficit structurel préoccupant

Au total, les importations sénégalaises ont atteint 3 568,8 milliards FCFA au premier semestre 2025, soit une hausse de 5 % en un an. Une tendance largement alimentée par les achats alimentaires.

Cette dynamique pose un défi majeur pour les finances publiques et pour la sécurité alimentaire du pays. Car plus la dépendance aux marchés extérieurs augmente, plus le Sénégal reste vulnérable aux chocs des prix internationaux.


Quelle issue pour le Sénégal ?

Les experts sont unanimes : seule une stratégie forte de souveraineté alimentaire permettra de réduire cette facture colossale. Cela passe par un soutien accru à la production locale de riz, la modernisation de l’agriculture, mais aussi une diversification des cultures vivrières.

Quand nourrir sa population coûte plus de 200 milliards FCFA en six mois, la question n’est plus de savoir si le pays doit produire son propre riz… mais quand il réussira à le faire.

La Rédaction

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