
Sénégal : La construction et l’immobilier plombés au 2e trimestre 2025.
Le secteur de la construction et des services immobiliers, longtemps considéré comme l’un des moteurs de la croissance au Sénégal, vient de connaître un trimestre difficile. Selon les chiffres publiés par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le chiffre d’affaires global de la construction a reculé de 13,4 % au deuxième trimestre 2025 par rapport à la même période de 2024.
Le génie civil en chute libre
Derrière ce recul, c’est surtout le génie civil qui tire les résultats vers le bas, avec une baisse spectaculaire de 31,4 %. Routes, ouvrages publics, infrastructures lourdes : l’activité a fortement ralenti, laissant craindre un coup de frein aux grands chantiers structurants.
La construction de bâtiments, elle, recule légèrement (-1,7 %), confirmant une demande moins soutenue, aussi bien du côté des particuliers que des entreprises.
Un souffle venu des activités spécialisées
Tout n’est cependant pas noir dans ce tableau. Les activités spécialisées de construction (plomberie, électricité, finitions) progressent de 13,5 %. Un signe que, malgré le ralentissement global, certains segments continuent de tirer leur épingle du jeu, soutenus par des chantiers en cours ou des besoins de modernisation.
L’immobilier en panne
Le coup est dur également pour les services immobiliers, qui voient leur chiffre d’affaires reculer de 9,4 % au deuxième trimestre 2025. La location immobilière et la gestion de biens propres semblent particulièrement touchées, alors que le marché fait face à une demande atone et à un pouvoir d’achat fragilisé.
Certains signaux laissent toutefois penser que toutes les branches ne souffrent pas au même rythme. Les agences immobilières, par exemple, auraient mieux résisté. Mais le détail exact reste à confirmer, l’ANSD n’ayant pas encore publié l’ensemble des ventilations.
Des chiffres qui inquiètent, mais demandent confirmation
Si les tendances globales sont établies — recul marqué de la construction et de l’immobilier —, plusieurs données restent encore à confirmer : l’ampleur du cumul semestriel, l’évolution précise des agences immobilières et le détail des autres sous-secteurs. Ces précisions sont attendues dans les publications détaillées de l’ANSD.
Une économie à la croisée des chemins
Ces résultats traduisent une réalité : les grands travaux, moteur de croissance de la décennie écoulée, ne suffisent plus à soutenir le secteur. L’essoufflement du génie civil et la baisse de l’immobilier posent question sur la dynamique économique du pays à moyen terme.
Mais ce ralentissement peut aussi être vu comme un appel à la diversification. La vigueur des activités spécialisées prouve que des niches résistent et pourraient devenir des relais de croissance.
En clair : l’heure n’est pas à l’alarmisme, mais à la lucidité. Le Sénégal a besoin de repenser ses leviers d’investissement et de trouver un nouvel équilibre entre grands chantiers et développement local.
La Rédaction