Sénégal–Chine : Une aciérie en projet pour accélérer l’industrialisation de Dakar.
Le Sénégal franchit une nouvelle étape dans sa quête de transformation industrielle. Le samedi 23 août, le Premier ministre Ousmane Sonko a reçu à Dakar l’Ambassadeur de Chine, Li Zhigang, aux côtés des dirigeants de China Harbour Engineering Company (CHEC) et de Baowu International, premier producteur mondial d’acier.
Cette rencontre, dans la continuité de la visite officielle de Sonko à Pékin, avait un objectif clair : accélérer la concrétisation de projets stratégiques négociés avec la Chine, dont la création d’une aciérie au Sénégal.
Une aciérie comme levier de souveraineté industrielle
Selon Ousmane Sonko, cette future aciérie ne serait pas un projet parmi d’autres, mais une véritable infrastructure structurante pour l’économie nationale. Elle permettrait au pays de réduire sa dépendance vis-à-vis des importations d’acier, un matériau indispensable pour le bâtiment, les infrastructures et l’industrie.
En s’alliant à Baowu International, le Sénégal espère bénéficier à la fois d’une expertise technique de rang mondial et de capacités financières solides, afin de bâtir une unité de production répondant aux standards internationaux.
Une diplomatie économique tournée vers Pékin
Ce projet s’inscrit dans un virage plus large : la montée en puissance de la diplomatie économique sénégalaise avec la Chine.
Quelques jours plus tôt, la Senelec a conclu deux contrats avec la société chinoise CNTIC pour la construction de centrales solaires photovoltaïques (2 x 50 MWc), intégrant un système de stockage de 30 MW/90 MWh. Objectif : renforcer la couverture électrique et soutenir la transition énergétique.
Dans le numérique, la coopération s’est également intensifiée avec le déploiement prévu d’une solution cloud hybride (Apsara Stack). À la clé :
- la formation de 200 ingénieurs cloud,
- la création d’un Centre d’Excellence Technologique,
- et la formation de 1 000 jeunes Sénégalais via l’Alibaba Cloud Academy.
Une vision économique sur trois piliers : industrie, énergie et numérique
À travers ces projets, le Sénégal affirme clairement son ambition : bâtir une économie moderne reposant sur trois piliers — l’industrie, l’énergie et le numérique.
La future aciérie de Dakar, si elle se concrétise, serait ainsi l’un des symboles forts de cette orientation.
En choisissant de s’allier à la Chine pour son industrialisation, le Sénégal trace une route audacieuse vers l’autonomie économique. Reste désormais à savoir si ces partenariats stratégiques passeront rapidement du stade des annonces à celui des réalisations concrètes, capables de transformer le quotidien des Sénégalais.
La Rédaction
