Skip links

Sénégal : 170 milliards FCFA pour sauver les récoltes et renforcer la souveraineté alimentaire.

Chaque année, des tonnes d’oignons et de pommes de terre disparaissent des étals avant même d’être vendues, victimes d’un manque criant d’infrastructures de stockage. Ce gaspillage, estimé à 30 à 40 % de la production horticole nationale, représente un manque à gagner colossal de près de 50 milliards FCFA pour l’économie sénégalaise. Face à ce défi, le gouvernement a dégainé une réponse d’envergure : un partenariat public-privé avec la société Agricool, d’un montant de 170 milliards FCFA, pour construire des chambres froides solaires dans les zones de production.


Les Niayes au cœur du dispositif

La zone des Niayes, qui s’étend de Dakar à Saint-Louis, est la principale zone maraîchère du pays. Pourtant, elle reste vulnérable aux pertes post-récoltes, faute de moyens de conservation. C’est donc là que seront installés une grande partie des 10 sites frigorifiques prévus par le projet.

Ces infrastructures modernes, alimentées par une centrale solaire de 50 mégawatts, devraient permettre non seulement de préserver les récoltes, mais aussi de produire de l’électricité dont l’excédent pourra être injecté dans le réseau national de la Senelec.


Des emplois et des bénéfices multiples

Au-delà de la lutte contre le gaspillage, le projet prévoit la création de 300 emplois directs. Pour les producteurs, la promesse est claire : stocker plus longtemps, vendre au bon moment et à meilleur prix, sans craindre que la moitié de leurs efforts parte en fumée.

Pour le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Gueye Diop, cette initiative est une étape cruciale vers la souveraineté alimentaire du Sénégal : « Réduire les pertes post-récoltes, c’est rendre compétitives nos filières horticoles et couvrir nos propres besoins. »


Une équation gagnant-gagnant

Ce partenariat repose sur un montage en PPP (partenariat public-privé). Concrètement, l’État ne débourse pas de fonds directs, mais crée le cadre favorable, tandis qu’Agricool finance et déploie les infrastructures.

L’ambition affichée est claire : moins de gaspillage, plus de valeur ajoutée, et un pas de plus vers un modèle agricole capable de nourrir le pays tout en réduisant sa dépendance aux importations.


Au Sénégal, on dit souvent que « l’oignon fait pleurer ». Mais si ce projet tient ses promesses, ce ne seront plus les producteurs qui auront les larmes aux yeux, mais les pertes post-récoltes qui finiront… dans le frigo.

La Rédaction

Accueil
Recherche
Top
Découvrir
Drag