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Recherche et développement : L’Afrique en panne d’investissement scientifique.

Malgré l’urgence de stimuler l’innovation pour soutenir sa croissance, l’Afrique reste en bas du classement mondial en matière d’investissement en recherche et développement (R&D). Le continent consacre en moyenne moins de 0,5 % de son PIB à la science, loin derrière les standards internationaux. Un retard qui pèse lourdement sur sa capacité à inventer ses propres solutions.


Un continent sous la barre des 1 % du PIB

Selon les données de l’UNESCO et de la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne ne consacre que 0,32 % de son PIB à la R&D, quand la moyenne mondiale avoisine 2 %. L’Union africaine avait fixé un objectif minimal de 1 %, mais seuls quelques pays approchent ce seuil : Égypte (0,96 %), Kenya (0,79 %), Sénégal (0,6 %), Afrique du Sud (0,85 %). La majorité des États restent bien en-deçà, parfois autour de 0,2 %.


Une dépendance aux financements extérieurs

Autre faiblesse structurelle : l’essentiel des financements vient encore des États, tandis que la contribution du secteur privé demeure marginale. Pire, une part importante de la recherche africaine dépend de bailleurs étrangers. Au Sénégal, par exemple, près de 41 % des projets sont financés par des partenaires internationaux, et au Burkina Faso, ce taux monte à 60 %. Résultat : de nombreux programmes répondent davantage aux priorités des bailleurs qu’aux besoins locaux.


Moins de chercheurs, moins d’innovation

Ce déficit d’investissement se traduit directement dans le nombre de chercheurs. En Afrique, on compte moins de 100 chercheurs par million d’habitants, contre plus de 4 000 en Europe. Conséquence : les laboratoires manquent de moyens, les innovations locales peinent à émerger et le continent reste dépendant des importations technologiques.


Un cercle vicieux à rompre

Sans effort massif en faveur de la science, l’Afrique risque de rester spectatrice des révolutions technologiques mondiales, de l’intelligence artificielle aux biotechnologies. Pourtant, investir dans la recherche, c’est aussi renforcer la souveraineté sanitaire, agricole et énergétique. Comme l’a rappelé un expert africain : « Celui qui ne finance pas sa recherche, finance la dépendance ».


À moins de 0,5 % du PIB consacré à la R&D, l’Afrique joue encore petit bras dans un match mondial qui se gagne à coups d’innovation. Si le continent veut transformer ses richesses naturelles en prospérité durable, il devra oser un pari : investir massivement dans ses cerveaux.

La Rédaction

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