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Quand Abidjan rêve d’un État numérique : Près de 53 milliards FCFA annoncés des Émirats pour accélérer la transformation digitale.

La Côte d’Ivoire poursuit sa course vers la modernisation administrative. Selon les annonces faites à l’issue d’une mission officielle menée aux Émirats arabes unis, la ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, Anne Désirée Ouloto-Lamizana, aurait obtenu un engagement de financement de 95 millions de dollars (près de 53 milliards FCFA). Une enveloppe destinée à accélérer la transformation numérique de l’État ivoirien et à doter l’administration publique d’outils modernes, efficaces et transparents.


Un accord stratégique avec Abou Dhabi

Ce financement, qui doit être formalisé par une lettre d’intention attendue à la mi-octobre, proviendrait de l’Abu Dhabi Export Office (ADEX), la branche de financement des exportations du Fonds d’Abou Dhabi pour le développement (ADFD). L’objectif est clair : placer la Côte d’Ivoire sur les rails d’une gouvernance digitale, capable de rivaliser avec les standards internationaux.
Un comité de pilotage conjoint devrait veiller à la bonne exécution des projets et à leur alignement avec les priorités nationales.


Les chantiers de la transformation numérique

Les fonds annoncés visent des projets structurants :

  • La construction d’un datacenter modulaire et d’un cloud souverain, garants de la sécurité et de la souveraineté numériques du pays.
  • La création d’un centre d’excellence en intelligence artificielle, innovation et formation, pensé comme un catalyseur de compétences locales et un levier pour l’employabilité des jeunes.
  • Le renforcement du Système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de l’État (SIGFAE), avec l’intégration d’outils d’intelligence artificielle pour rendre la gestion des ressources humaines plus efficace et plus transparente.

Ces infrastructures sont appelées à devenir les fondations d’un écosystème numérique ivoirien robuste, où innovation, souveraineté et gouvernance moderne se conjuguent.


Une ambition régionale

Pour Abidjan, ce partenariat dépasse le simple cadre administratif. Il s’agit de bâtir une souveraineté numérique et de positionner la Côte d’Ivoire comme un hub technologique en Afrique de l’Ouest. En renforçant l’efficacité de l’administration, le pays espère non seulement améliorer la qualité des services publics, mais aussi attirer des investissements, former ses talents et accroître son rayonnement international.


Des interrogations persistantes

Si l’annonce suscite de l’enthousiasme, certaines zones d’ombre demeurent : le calendrier précis du déblocage des fonds, la nature exacte des projets prioritaires et le niveau réel d’implication des Émiratis. Pour l’heure, les autorités ivoiriennes parlent d’une lettre d’intention, une étape préliminaire qui devra être suivie de la signature d’accords fermes.


Une transition à suivre de près

À l’heure où l’Afrique multiplie les stratégies numériques nationales, la Côte d’Ivoire cherche à se placer dans le peloton de tête. Mais au-delà des grands discours, la réussite de cette transition reposera sur un élément clé : la capacité à transformer les promesses financières en réalisations concrètes qui impactent le quotidien des citoyens.

En clair, Abidjan veut coder son avenir… mais il faudra que la promesse ne reste pas qu’un projet en version bêta.

La Rédaction

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