 
		Mali–Russie : Assimi Goïta et une délégation russe scellent de nouveaux accords sur le pétrole et les mines.
Vers une coopération économique élargie, entre raffinerie d’or et approvisionnements énergétiques !
Le vendredi 24 octobre 2025, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a reçu au Palais de Koulouba une importante délégation russe, en présence du ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, et du ministre des Mines, Amadou Keïta.
Au menu : énergie, or, agriculture et renforcement des relations bilatérales dans un contexte où Bamako cherche à consolider ses nouveaux partenariats stratégiques.
Un tête-à-tête à forte valeur stratégique
La délégation russe, conduite par le Dr Alexey Keulika, responsable des opérations des Capitaux Africains (ACCORD), était accompagnée de plusieurs experts du secteur minier et énergétique, dont M. Simyon, membre du conseil d’administration de SOREM-Mali SA, société en charge du projet de raffinerie d’or de Sénou.
L’entretien a porté sur le renforcement de la coopération économique entre les deux pays, notamment dans les secteurs :
- des produits pétroliers,
- des engrais et produits agricoles,
- et du développement minier, un pilier de l’économie malienne.
Un partenariat énergétique en plein essor
Selon des informations confirmées par plusieurs médias économiques, la Russie s’est engagée à fournir au Mali entre 160 000 et 200 000 tonnes de produits pétroliers et agricoles chaque mois, dans le cadre d’un nouvel accord d’approvisionnement.
Cette initiative vise à sécuriser les besoins énergétiques et alimentaires du pays, en réduisant sa dépendance aux importations issues de circuits européens ou asiatiques.
« Ces livraisons régulières renforceront la résilience de notre économie et soulageront nos populations », a déclaré le ministre Alousséni Sanou, lors de la séance de travail avec la partie russe.
Les mines, un secteur clé du rapprochement
Au cœur des discussions : le projet de raffinerie d’or de Sénou, lancé en 2023 mais encore en phase préparatoire.
La délégation russe a annoncé la tenue, en novembre 2025, du premier conseil d’administration de SOREM-Mali SA, avec de nouveaux membres nommés par l’État malien.
Le ministre Amadou Keïta a insisté sur la volonté du gouvernement de faire de ce projet un outil de souveraineté économique, afin que le Mali puisse raffiner localement son or au lieu de l’exporter brut.
La Russie, déjà impliquée dans la construction de la raffinerie, s’est dite prête à renforcer l’appui technique et financier pour accélérer la mise en service du site.
Un partenariat économique qui s’élargit au-delà du militaire
Longtemps centrée sur la coopération sécuritaire, la relation Mali–Russie prend désormais un visage économique.
En plus du volet pétrolier et minier, les deux pays évoquent une collaboration dans l’agriculture, notamment pour la fourniture d’engrais et le développement de coopératives locales.
Cette orientation s’inscrit dans une stratégie plus large : remplacer les anciens circuits commerciaux occidentaux par des partenariats jugés plus « équilibrés et respectueux de la souveraineté nationale ».
Un virage géoéconomique assumé par Bamako depuis la rupture progressive de sa coopération avec la France et plusieurs partenaires européens.
Les enjeux : souveraineté et pragmatisme
Ces nouveaux accords interviennent dans un contexte de repositionnement économique du Mali.
Le pays, qui fait face à des défis énergétiques majeurs et à une dépendance forte vis-à-vis des importations, cherche à diversifier ses partenaires.
Avec la Russie, Bamako table sur des approvisionnements réguliers et à coûts maîtrisés, tout en bénéficiant d’un transfert de compétences industrielles — notamment dans les mines et la transformation des matières premières.
Mais derrière l’optimisme officiel, plusieurs observateurs soulignent la nécessité pour le Mali de garantir la transparence des contrats signés et de préserver sa marge de manœuvre économique dans un partenariat où Moscou avance ses propres intérêts géopolitiques.
Une coopération pragmatique mais à surveiller
Cette visite illustre une évolution du partenariat Mali–Russie, désormais tourné vers l’économie réelle.
Le ton est plus technocratique, moins militaire : il s’agit de commerce, de raffinage, d’énergie et d’agriculture.
Mais la réussite de ces promesses dépendra de la capacité du Mali à concrétiser rapidement les projets annoncés, notamment la raffinerie d’or de Sénou.
Le temps des discours semble révolu.
Bamako doit maintenant transformer ces accords en infrastructures tangibles et en bénéfices concrets pour sa population.
La Rédaction
 
																													



 
							