
Logidoo met la main sur Kamtar : L’Afrique de l’Ouest au cœur d’une nouvelle révolution logistique.
Le groupe panafricain Logidoo a annoncé l’acquisition de Kamtar, startup ivoirienne spécialisée dans le transport routier. Une opération stratégique qui confirme l’ambition du groupe de bâtir un écosystème logistique intégré entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest.
Un mariage entre technologie et expérience terrain
L’annonce a fait l’effet d’un signal fort dans l’univers de la logistique africaine. En rachetant Kamtar, une entreprise solidement implantée en Côte d’Ivoire et active dans le transport de marchandises depuis plus d’une décennie, Logidoo confirme sa stratégie d’expansion panafricaine.
Fondée à Abidjan, Kamtar s’est imposée comme un acteur clé du transport pour les secteurs de l’agroalimentaire, du BTP et de la logistique industrielle. Son modèle repose sur une plateforme numérique reliant transporteurs, entreprises et clients en temps réel, avec une promesse simple : fiabilité et transparence sur les routes ouest-africaines.
Logidoo, le logisticien du futur africain
Créée par l’entrepreneur sénégalais Tamsir Ousmane Traoré, Logidoo Group se positionne comme un acteur de la “logistique intelligente” du continent. Basée à Casablanca, la société est déjà présente au Maroc, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Tunisie et dans plusieurs autres pays.
Avec plus de 600 clients et 200 000 opérations réalisées à ce jour, Logidoo s’impose comme l’un des champions du transport connecté africain.
Son modèle repose sur une approche hybride : combiner des solutions numériques — comme la traçabilité en ligne, la gestion de flotte et les marketplaces B2B — avec une présence physique sur le terrain (entrepôts, points relais, flottes locales).
L’acquisition de Kamtar s’inscrit donc dans cette logique : renforcer les maillons du réseau pour fluidifier les échanges intra-africains.
« Cette acquisition marque une étape majeure dans notre ambition de connecter durablement les économies africaines », a déclaré Tamsir Ousmane Traoré, PDG de Logidoo.
« Ensemble, nous allons bâtir une logistique panafricaine plus intégrée, plus rapide et plus fiable. »
Un corridor Afrique du Nord – Afrique de l’Ouest en construction
Au-delà du symbole, le rachat de Kamtar traduit une réalité économique : l’Afrique de l’Ouest devient le cœur des échanges logistiques du continent.
Les corridors routiers reliant Abidjan, Dakar, Bamako, Casablanca et Lomé prennent de plus en plus d’importance pour le commerce intra-africain, notamment dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Grâce à Kamtar, Logidoo pourra désormais renforcer sa présence sur les principaux axes commerciaux — notamment entre la Côte d’Ivoire et les pays enclavés du Sahel — tout en consolidant ses connexions avec les ports atlantiques du Maroc et du Sénégal.
Les bénéfices attendus : plus d’efficacité, moins de frontières
Cette intégration devrait se traduire par une réduction des coûts de transport et une meilleure fiabilité dans la livraison des marchandises.
Les clients bénéficieront d’un guichet unique, avec une visibilité en temps réel sur leurs expéditions.
De leur côté, les transporteurs auront accès à une plateforme élargie et à de nouveaux marchés régionaux.
Mais les défis restent de taille : infrastructures encore limitées, tracasseries administratives et harmonisation réglementaire entre les pays de la CEDEAO.
Une vision panafricaine affirmée
Avec ce rachat, Logidoo confirme qu’il ne s’agit pas simplement de transporter des biens, mais de connecter les économies africaines entre elles.
La société ambitionne de devenir “le pont logistique” entre les entreprises du continent et leurs marchés, tout en soutenant une économie plus durable et numérique.
Le pari est audacieux. Mais s’il réussit, Logidoo pourrait bien incarner la nouvelle génération d’entreprises africaines capables de rivaliser avec les géants mondiaux du transport.
Dans un continent où chaque kilomètre peut devenir un défi logistique, Logidoo et Kamtar parient sur une chose simple : que l’avenir de la logistique africaine se construira non pas contre les frontières, mais à travers elles.
La Rédaction