
Les nouveaux moteurs de croissance en Afrique, révélés par dix ans de suivi des risques.
Dix ans après son lancement, l’Africa Risk-Reward Index (ARRI) met en lumière une Afrique qui avance sur deux vitesses. Derrière une stabilité globale des risques, des trajectoires contrastées apparaissent : d’un côté, des pays réformateurs qui gagnent en attractivité, de l’autre, des géants qui peinent à transformer leur potentiel.
Risques stables, rendements en hausse
Depuis 2017, le niveau de risque en Afrique reste relativement constant. Mais les perspectives de rendement, elles, se sont redressées, notamment depuis la sortie de crise post-Covid. Autrement dit, investir en Afrique n’est pas devenu plus risqué, mais les opportunités de croissance y sont plus fortes.
Selon l’ARRI 2025, le continent attire désormais des investisseurs prêts à miser sur la demande locale, l’intégration régionale et l’industrialisation.
Les réformateurs changent la donne
Certains pays apparaissent comme les nouveaux champions de l’attractivité : Maroc, Angola, Côte d’Ivoire, Zambie. Ils ont entrepris des réformes structurelles qui améliorent leur environnement des affaires, renforcent leurs infrastructures et diversifient leurs économies. Résultat : ils séduisent les capitaux étrangers, mais aussi un capital local en pleine montée en puissance.
Les “économies ancrées” à la croisée des chemins
À l’inverse, des poids lourds comme le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Égypte demeurent des “marchés d’ancrage” : ils offrent une taille critique et un potentiel immense, mais leurs réformes tardent à se concrétiser. Gouvernance, régulation et compétitivité restent des défis incontournables pour libérer tout leur potentiel.
Quatre dynamiques clés qui transforment le continent
Le rapport identifie quatre tendances majeures :
- La politique industrielle : plusieurs pays ne se contentent plus d’exporter des matières premières. Ils s’orientent vers la transformation locale et la spécialisation régionale.
- L’économie des corridors : des projets transfrontaliers comme le corridor de Lobito en Angola créent de nouveaux pôles de coopération industrielle.
- La montée du capital local : obligations domestiques, fonds de pension et dette intérieure gagnent en importance, réduisant la dépendance extérieure.
- Le repositionnement stratégique : l’Afrique s’industrialise selon ses propres termes et cherche à moins dépendre des financements étrangers.
Au terme d’une décennie de suivi, le constat est clair : l’Afrique n’est plus seulement un continent d’avenir, elle est un continent d’opportunités concrètes. Ceux qui réussiront seront ceux qui s’ancreront localement, miseront sur l’intégration régionale et sauront naviguer entre risques persistants et rendements inédits.
La Rédaction