
L’ÉCONOMIE MALIENNE
Avec une superficie de 1 241 238 km2, le Mali couvre en tout 19 régions avec une population estimée en 2022 à 22 500 000.
Premier producteur de coton en Afrique avec 760 000 tonnes pour la saison 2021-2022. Le Mali a engrangé une production aurifère de 70 000 tonnes, se classant ainsi deuxième dans le classement mondial. Le PIB s’est établi à 12 932,6 milliards de francs CFA en 2023. L’économie malienne est une économie résiliente malgré une crise sécuritaire et institutionnelle depuis plus de 12 ans.
Cette économie est fortement impactée par le poids de l’informel. La performance de l’économie malienne se résume à ce qui suit :
Une performance interne caractérisée par un PIB en croissance de 5% en 2023, principalement soutenue par une très bonne saison agricole, mais aussi le dynamisme du secteur minier, le démarrage des activités de la mine de lithium, mais aussi l’adoption d’un nouveau code minier, principalement accentué sur le contenu local. Le PIB par habitant est de 574,782 francs CFA par habitant.
Importateur net, le Mali, à l’instar des autres pays de l’UEMOA, a été fortement impacté par la crise russo-ukrainienne entraînant un renchérissement des prix, des produits alimentaires et énergétiques. Malgré ces aspects, le Mali a maintenu un taux d’inflation de 2,5 en dessous de la moyenne règlementaire sous-régionale. L’indice du capital humain du Mali est de 0,3 ; il est relativement très faible et mesure la contribution de l’état de santé et de l’éducation à la productivité future du citoyen malien.
À la faveur de la journée annuelle de diffusion des comptes extérieurs 2022 du Mali, nous pouvons retenir de la performance externe une balance commerciale en amélioration par rapport à 2021, en liaison avec l’augmentation de 24,5% des exportations. Le déficit s’est établi à 134,7 milliards, avec un taux de couverture des importations par les exportations de 96,1%.
Le solde du compte courant des transactions en 2022 est ressorti à -920 milliards, par ailleurs la position extérieure globale au titre de la même année est de -8166,6 milliards. Principalement dû à une augmentation du stock de passifs financiers concomitante à la baisse des actifs financiers.
Notre franc étant à parité fixe, avec l’euro. Nous avons subi les effets de la dépréciation de cette devise, en effet l’euro s’est replié de :
11% face au dollar USA pour s’établir à 1,0539 dollar, de -7% face au franc suisse, il s’est déprécié de 16,5 % vis-à-vis du rouble russe, de 7,3 % face au yuan chinois. Il s’est apprécié face à la livre turque de +66,1% et au yen japonais de +6,3%.
En Afrique, le franc CFA sur une base annuelle s’est renforcé face au cedi ghanéen de +25,8%, face à la Leone sierra-léonaise de +18,9%. Il s’est déprécié de 20,7% face au franc guinéen, de 18,2% face au dollar libérien, une perte de valeur de -5,3% face au naira nigérian, et -3,2% face au Dalasi gambien.
La résilience de l’économie malienne est aussi due à la capacité de ses entreprises de s’adapter au changement structurel face à la crise du covid-19 et à la crise russo-ukrainienne. C’est ainsi que l’État, à travers la direction générale des impôts, a pu mobiliser plus de 1 170,45 milliards, et 176,95 milliards à travers la direction nationale des domaines en 2023.
Le Mali est membre de l’UEMOA, à ce titre, il n’a pas la main mise sur sa politique monétaire. La politique monétaire est un levier important de la politique économique d’un État, c’est un élément de souveraineté. Les quatre piliers de la politique monétaire sont :
L’encadrement du crédit : c’est un instrument direct, permanent et prépondérant de la politique monétaire, il a pour objectif la maîtrise de la croissance de la masse monétaire.
Le taux de réserve obligatoire : l’assiette de ce taux est déterminée à partir d’un ensemble d’éléments du bilan des banques et des établissements financiers à caractère bancaire distributeur de crédit autorisés à recevoir des dépôts du public.
L’intervention de la banque centrale sur le marché monétaire : le taux directeur est le principal outil d’intervention sur le marché monétaire, elle l’ajuste en fonction de ses attentes du taux d’inflation
Le taux d’escompte : représente le pourcentage précompter pour les accompagnements consentis par la banque centrale aux banques commerciales sur une durée très courte généralement une journée.
Pour une gestion saine, de l’envolé du taux d’inflation dû à la crise. Le comité de politique monétaire peut s’appuyer, au besoin sur un de ces piliers pour la maitrise du taux d’inflation.
COSANOU
28/02/2024