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Le Sénégal inaugure sa première usine d’assemblage de véhicules militaires.

Dans une étape historique pour son industrie de défense, le Sénégal a officiellement inauguré, le mardi 16 décembre 2025, sa toute première usine d’assemblage de véhicules militaires. L’événement, qui s’est déroulé sur la Plateforme industrielle internationale de Diamniadio, à environ 30 km de Dakar, marque une avancée majeure dans la stratégie du pays en matière de souveraineté technologique et industrielle.

Un projet stratégique placé sous la présidence du Chef de l’État

La cérémonie d’inauguration a été présidée par Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, président de la République du Sénégal, en présence des ministres des Forces armées et de l’Industrie et du Commerce. Selon les communiqués officiels, cette infrastructure est destinée à produire des véhicules tactiques pour les Forces de défense et de sécurité (FDS) du pays.

L’usine a été installée sur le site de l’Agence de Promotion des Sites Industriels (APROSI), au cœur de la future zone industrielle de Diamniadio, un des principaux pôles de développement économique du pays.


Une industrie de défense née d’un partenariat public-privé

L’infrastructure est portée par la société ISEVEM (Industrie sénégalaise de véhicules militaires), fruit d’un partenariat public-privé. Cette usine constitue la première unité industrielle dédiée à l’assemblage de véhicules militaires au Sénégal et s’inscrit dans le cadre d’une politique plus large visant à réduire la dépendance aux importations d’équipements stratégiques.

Le projet s’appuie sur l’expertise combinée de l’État, représenté notamment par le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques du Sénégal (FONSIS), et de partenaires privés capables d’assurer la viabilité économique et industrielle de la structure.


Objectifs opérationnels et ambitions industrielles

L’usine d’assemblage de véhicules militaires tactiques est conçue pour produire des véhicules destinés à répondre aux besoins opérationnels des forces armées sénégalaises. Selon certains médias qui ont couvert l’événement et les déclarations des autorités, l’objectif est d’atteindre une capacité de production pouvant aller jusqu’à 1 000 véhicules par an, accompagnée de la création d’emplois directs et indirects dans les prochains mois.

Au-delà de la production, l’initiative met un accent fort sur le renforcement des compétences locales. Des programmes de formation et de transfert de technologie sont prévus pour développer l’expertise des ingénieurs et techniciens sénégalais dans la chaîne de montage, le contrôle de qualité et la maintenance.


Un pas vers l’autonomie stratégique nationale

Cet investissement industriel est perçu comme un jalon clé de la stratégie sénégalaise d’autonomie en matière de défense et de sécurité. En produisant localement des véhicules militaires, le pays entend diminuer sa dépendance aux fournisseurs étrangers tout en consolidant sa capacité à répondre rapidement à ses besoins en équipements spécialisés.

Lors de la cérémonie, le président Bassirou Diomaye Faye a souligné que cette usine symbolise une première concrétisation de l’ambition nationale en matière d’industrie de défense, en rappelant l’instruction donnée aux autorités pour développer des capacités endogènes dès juillet 2024.


Vers une industrie de défense intégrée et durable

Si l’usine marque une avancée stratégique, elle s’inscrit aussi dans un contexte plus large de coopération industrielle. Des initiatives précédentes avaient notamment vu le Sénégal s’associer avec des constructeurs étrangers pour implanter des chaînes d’assemblage de camions, notamment avec Mercedes-Benz Trucks, qui prévoyait d’assembler des véhicules pour les forces de défense avant d’élargir la production à des usages civils.

Cette dynamique reflète un intérêt croissant pour faire de Diamniadio et du Sénégal un hub industriel capable de répondre aux besoins de l’Afrique de l’Ouest, tant dans le secteur de la défense que dans celui de la fabrication de véhicules spécialisés.


L’inauguration de la première usine d’assemblage de véhicules militaires n’est pas seulement un acte symbolique : elle matérialise l’ambition d’un pays qui veut reprendre la main sur sa sécurité matérielle et sur une partie de sa souveraineté industrielle. En réduisant progressivement sa dépendance aux importations de matériels, le Sénégal place un pari audacieux sur ses propres capacités humaines et techniques. C’est un signal fort envoyé aux partenaires internationaux et aux citoyens eux-mêmes : l’industrialisation, même dans des secteurs hautement stratégiques, est possible en Afrique quand volonté politique et vision économique convergent.

La Rédaction

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