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L’Afrique réclame sa place dans la gouvernance mondiale : L’appel fort d’António Guterres.

À l’occasion de la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lancé un plaidoyer énergique en faveur d’une réforme profonde de la gouvernance mondiale. Devant les dirigeants politiques et économiques réunis à Yokohama, il a dénoncé les déséquilibres qui marginalisent encore le continent africain, appelant à « corriger une injustice historique ».

Une réforme institutionnelle trop longtemps repoussée

António Guterres a rappelé que l’Afrique, avec plus d’un milliard d’habitants et un rôle géopolitique central, reste absente des instances de décision majeures, notamment au Conseil de sécurité de l’ONU. « L’Afrique doit avoir une voix plus forte dans l’élaboration des décisions qui affectent son avenir », a-t-il martelé, fustigeant un système international jugé dépassé.

Une architecture financière « injuste »

Le patron des Nations Unies a également pointé du doigt le poids de la dette et les règles actuelles de la finance mondiale, qu’il estime défavorables au continent. Selon lui, sans un allègement significatif de la dette et sans financements adaptés, les pays africains resteront freinés dans la réalisation des Objectifs de développement durable.

Industrialisation et chaînes de valeur locales

Pour transformer son potentiel en prospérité, l’Afrique doit rompre avec le modèle de simple exportation de matières premières. La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) apparaît comme un levier essentiel pour créer des chaînes de valeur locales et renforcer la compétitivité des industries africaines.

Le paradoxe énergétique

António Guterres a également souligné une contradiction frappante : le continent dispose d’un énorme potentiel en énergies renouvelables, mais ne capte que 2 % des investissements mondiaux dans ce secteur. Pendant ce temps, 600 millions d’Africains vivent encore sans électricité. « L’Afrique doit être la première bénéficiaire de ses ressources, notamment des minerais stratégiques pour la transition énergétique », a-t-il insisté.

Jeunesse et équité de genre : des leviers décisifs

Avec la population la plus jeune au monde, l’Afrique détient un atout unique. Mais pour en tirer parti, il faudra investir massivement dans l’éducation, les compétences technologiques et l’innovation numérique. António Guterres a également rappelé que l’égalité de genre devait être placée au cœur des politiques publiques, jugeant que « l’inclusion des femmes est un levier de transformation économique ».

Paix et développement, deux piliers indissociables

En conclusion, le secrétaire général de l’ONU a rappelé l’urgence de « faire taire les armes », reprenant ainsi l’appel de l’Union africaine. Sans stabilité politique et sécuritaire, les ambitions économiques du continent resteront lettre morte.

Une chose est sûre : le message de Yokohama est clair. Le monde ne peut plus continuer à écrire l’avenir de l’Afrique sans l’Afrique.

La Rédaction

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