
La Banque mondiale parie sur la blockchain pour rendre ses financements plus transparents.
Dans un monde où la transparence financière est devenue un impératif, la Banque mondiale mise désormais sur la technologie blockchain pour garantir la traçabilité de ses financements. Un outil baptisé FundsChain vient d’être lancé afin de suivre chaque dollar investi, du décaissement jusqu’au paiement final.
Pourquoi la blockchain ?
Jusqu’ici, le suivi des projets financés par la Banque mondiale souffrait d’un mal bien connu : lenteurs administratives, registres papier, systèmes informatiques disparates selon les pays. Résultat : retards de rapports, manque de clarté et soupçons de mauvaise gestion.
La blockchain, en revanche, repose sur un registre numérique infalsifiable. Chaque transaction y est enregistrée de façon permanente, impossible à modifier après coup. En clair, impossible de “gommer” une dépense ou de maquiller une transaction douteuse.
Une phase pilote encourageante
Déployé dans 13 projets répartis dans 10 pays, FundsChain a déjà fait ses preuves en phase test. Objectif de la Banque mondiale : l’étendre à 250 projets d’ici juin 2026.
L’avantage est double :
- Gain de temps : ce qui pouvait prendre des mois pour être audité ou validé se règle désormais en quelques minutes.
- Accès partagé : bailleurs, gouvernements, auditeurs et bénéficiaires locaux peuvent consulter les transactions en temps réel.
Plus de transparence, moins de zones d’ombre
L’innovation est majeure. Grâce à FundsChain, une école construite au Mali, un hôpital financé au Sénégal ou une route en Asie peuvent être suivis à la trace. Chaque partie prenante voit d’où vient l’argent et où il va.
Cette transparence accrue permet de réduire les risques de détournement et de renforcer la confiance entre la Banque mondiale, les États bénéficiaires et les populations locales.
Les défis restent nombreux
Mais la technologie n’est pas une baguette magique. L’adoption de la blockchain nécessite des infrastructures numériques solides et des équipes formées. Certains pays risquent de rencontrer des difficultés d’adaptation.
Autre question sensible : le coût de déploiement et la gouvernance de la plateforme. Qui contrôle l’accès aux données ? Comment gérer les erreurs ou litiges ? Autant de points à surveiller.
Vers une nouvelle ère du financement du développement ?
En lançant FundsChain, la Banque mondiale envoie un signal fort : l’innovation technologique n’est plus accessoire, elle devient centrale dans la gestion de l’aide au développement.
Reste à voir si la blockchain tiendra toutes ses promesses. Mais une chose est sûre : l’époque où l’on pouvait se perdre dans les méandres budgétaires touche peut-être à sa fin.
La Rédaction