
La BAD s’allie à Aerosense : Quand les drones deviennent les nouveaux bâtisseurs de l’Afrique.
En marge de la neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, le 21 août dernier, un partenariat stratégique avec l’entreprise japonaise Aerosense Inc., Spécialisée dans la fabrication de drones.
Cette alliance, officialisée par une lettre d’intention signée à Yokohama, ouvre la voie à l’intégration des drones dans des projets clés de développement sur le continent africain.
Un partenariat inédit pour des infrastructures durables
L’accord a été paraphé par Solomon Quaynor, vice-président de la BAD chargé du Secteur privé, des Infrastructures et de l’Industrialisation, et Kohtaro Sabe, PDG d’Aerosense.
Il repose sur plusieurs axes :
- le partage de connaissances et d’expertise technique,
- le cofinancement de projets,
- et la mise en œuvre de solutions innovantes adaptées aux besoins des pays africains.
À travers cette collaboration, la BAD veut démontrer que les drones peuvent dépasser le statut de simple gadget technologique pour devenir de véritables outils au service du développement.
Les routes africaines sous l’œil des drones
Premier terrain d’application : les infrastructures routières.
Les drones d’Aerosense ont été sélectionnés pour le Programme d’entretien routier durable pour l’Afrique (SRMPA), une initiative de la BAD visant à améliorer la gestion et la maintenance des réseaux routiers.
Ces équipements permettront de collecter et d’analyser en temps réel des données précises sur l’état des routes. Résultat : des coûts de maintenance réduits et une meilleure anticipation des dégradations.
À terme, cette innovation pourrait révolutionner la manière dont les gouvernements gèrent leurs infrastructures.
Des applications bien plus larges
Mais la vision de la BAD et d’Aerosense ne s’arrête pas aux routes.
Les drones pourraient également être déployés pour :
- la gestion des catastrophes naturelles,
- la prévention des inondations,
- le suivi agricole,
- ou encore la livraison de matériel médical dans les zones isolées.
Autant de défis majeurs auxquels l’Afrique est confrontée, et pour lesquels la technologie peut apporter des solutions rapides et efficaces.
Des rôles bien définis
Selon les termes de la lettre d’intention :
- La BAD s’engage à coordonner avec les gouvernements, organiser des campagnes de sensibilisation, renforcer les compétences locales et explorer des mécanismes de financement adaptés.
- Aerosense, de son côté, mènera des études de marché et de faisabilité technique pour ajuster ses solutions aux réalités économiques et géographiques du continent.
Cette répartition des rôles vise à garantir que la technologie soit non seulement disponible, mais aussi durable et pertinente.
Une réponse au déficit d’infrastructures
Ce partenariat s’inscrit dans un contexte où l’Afrique doit combler un déficit d’infrastructures estimé à plus de 100 milliards de dollars par an.
La BAD cherche ainsi à allier innovation technologique et développement durable, avec l’appui du Japon à travers la TICAD, plateforme de dialogue dédiée à la coopération avec l’Afrique.
Une nouvelle ère pour la technologie en Afrique
Avec cette initiative, la BAD envoie un signal fort : l’avenir des infrastructures africaines pourrait se jouer en partie dans les airs.
Les drones, autrefois perçus comme des jouets ou réservés au secteur militaire, deviennent désormais des instruments stratégiques de développement.
La véritable question reste cependant : l’Afrique saura-t-elle transformer ce partenariat ambitieux en résultats concrets sur le terrain ?
C’est là que se jouera le succès de cette alliance entre la finance africaine et la technologie japonaise.
La Rédaction