 
		La BAD accorde 6 millions de dollars pour renforcer la gestion des catastrophes naturelles en Afrique.
Face à la montée des risques climatiques sur le continent, la Banque africaine de développement (BAD) vient de franchir un nouveau pas. L’institution panafricaine a approuvé une subvention de 6 millions de dollars américains destinée à renforcer la prévention et la gestion des catastrophes dans plusieurs pays membres. Un signal fort à l’heure où les effets du changement climatique se font de plus en plus ressentir, du Sahel jusqu’aux côtes de l’océan Indien.
Un appui stratégique à la résilience africaine
Ce financement, validé par le Conseil d’administration de la BAD le 29 octobre 2025, s’inscrit dans le cadre du Programme de financement des risques de catastrophe en Afrique (ADRiFi).
Il sera mis en œuvre en partenariat avec l’African Risk Capacity (ARC), la mutuelle panafricaine qui aide les États à anticiper et gérer les crises liées aux catastrophes naturelles.
Concrètement, cette enveloppe vise à renforcer les capacités techniques et institutionnelles des gouvernements africains :
- Développement de systèmes d’alerte précoce ;
- Formation des acteurs de la protection civile et des ministères ;
- Création de cadres légaux pour la gestion des risques ;
- Appui à la planification budgétaire pour anticiper les catastrophes.
L’objectif ? Aider les pays africains à passer d’une gestion réactive à une approche préventive, selon les mots de la BAD.
Du curatif au préventif : un changement de paradigme
« Il s’agit de donner aux États les moyens d’agir avant que la catastrophe ne frappe », explique un communiqué de la Banque.
Trop souvent, les réponses aux crises climatiques — sécheresses, inondations, cyclones — arrivent trop tard, avec des pertes humaines et économiques considérables.
Avec ce nouveau financement, la BAD veut soutenir le déploiement de mécanismes d’assurance souveraine et encourager la mise en place de fonds d’urgence nationaux.
Ces outils permettront aux pays les plus vulnérables de mobiliser rapidement des ressources, sans dépendre uniquement de l’aide internationale.
Une Afrique de plus en plus exposée
Selon le dernier rapport de la BAD, l’Afrique perd chaque année entre 5 et 15 milliards USD à cause des catastrophes naturelles et des aléas climatiques.
La sécheresse reste la menace la plus fréquente, notamment dans le Sahel, tandis que les inondations dévastent régulièrement les zones côtières d’Afrique de l’Ouest et centrale.
En 2024, les inondations au Kenya, au Nigéria et au Mozambique ont causé des centaines de morts et des milliers de déplacés.
Cette nouvelle initiative vise donc à limiter les impacts humains et économiques de ces événements, qui freinent le développement du continent.
Un financement modeste, mais stratégique
Si le montant de 6 millions USD peut sembler modeste à l’échelle du continent, il constitue un levier de coordination.
Il permettra de mobiliser d’autres sources de financement — notamment auprès du Fonds vert pour le climat et du Fonds africain de développement (FAD) — pour soutenir les pays les plus vulnérables.
L’approche adoptée par la BAD consiste à capitaliser sur les expériences pilotes déjà menées dans des pays comme le Niger, le Zimbabwe et Madagascar, où le programme ADRiFi a permis d’améliorer les mécanismes d’assurance et de réaction aux sécheresses.
Une Afrique plus prévoyante qu’improvisée ?
La BAD envoie ainsi un message clair : l’Afrique n’a plus le luxe de subir.
Elle doit anticiper, planifier et agir en amont.
Car chaque dollar investi dans la prévention permet d’en économiser au moins quatre en gestion post-crise, selon les estimations du Groupe de la Banque mondiale.
Prévenir, c’est gouverner
L’Afrique avance lentement, mais sûrement, vers une gouvernance des risques plus intelligente.
La BAD, en jouant ce rôle d’architecte de la résilience, pousse le continent à revoir sa logique : moins de panique, plus de planification.
Et peut-être qu’un jour, face aux catastrophes, l’Afrique ne réagira plus dans l’urgence… mais avec assurance.
La Rédaction
 
																													



 
							