
Kolda : Un gisement de phosphate en gestation, espoir et prudence autour d’une découverte prometteuse.
La région de Kolda, située au sud du Sénégal, vient de se retrouver au cœur de l’actualité économique nationale. Lors des journées portes ouvertes du ministère des Mines, de l’Énergie et du Pétrole, organisées en septembre 2025, le directeur régional des Mines, Pascal Faye, a annoncé la découverte d’un potentiel gisement de phosphate à Médina El Hadj.
Si cette annonce a immédiatement suscité enthousiasme et curiosité, il convient de rappeler que le projet n’en est encore qu’à ses premiers pas.
Un gisement encore à l’étape exploratoire
Le site identifié n’est pas encore une mine active. Il s’agit d’une zone exploratoire, où les géologues mènent actuellement des études pour évaluer la quantité et la qualité du minerai. Ces travaux sont indispensables avant de pouvoir confirmer l’ampleur réelle du gisement.
En parallèle, des études environnementales et sociales sont lancées pour mesurer l’impact potentiel du projet sur la vie des communautés et sur l’écosystème local.
Damash Minerals en première ligne
La société Damash Minerals Ltd, d’origine portugaise, détient le permis de recherche sur le périmètre de Kolda. Ce permis lui donne le droit d’explorer la zone afin de vérifier la présence de phosphate et d’autres substances connexes.
D’après le catalogue officiel des ressources minérales du Sénégal (édition 2023), la région de Kolda pourrait contenir jusqu’à 120 millions de tonnes de phospharénite, avec une teneur moyenne estimée à 17 % en P₂O₅. Ces chiffres, encourageants, ne sont cependant que des estimations qui doivent encore être confirmées par des études de terrain plus poussées.
Un potentiel enjeu économique et social majeur
Le phosphate est une ressource stratégique, utilisée principalement pour la production d’engrais agricoles. Si le gisement venait à être confirmé et exploité, Kolda pourrait devenir un pôle minier capable de soutenir l’agriculture sénégalaise et d’attirer des investisseurs internationaux.
Mais l’expérience montre qu’un tel projet n’est jamais sans défis. La gestion de l’impact sur l’environnement, l’inclusion des communautés locales et la transparence dans l’attribution des retombées économiques seront déterminantes pour éviter tensions sociales et désillusions.
L’heure est à la patience
La découverte de Médina El Hadj alimente l’espoir d’un futur meilleur pour la région de Kolda, longtemps restée à l’écart des grands projets industriels. Mais entre une annonce officielle et la mise en exploitation d’une mine, le chemin est long.
Il faudra du temps, des investissements lourds, et surtout une gouvernance claire pour transformer cette promesse géologique en véritable richesse partagée. En attendant, les habitants de Kolda observent avec un mélange d’enthousiasme et de prudence.
Et si, cette fois, le sous-sol devenait vraiment une chance pour le quotidien des populations ?
La Rédaction