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IFC muscle ses prêts en monnaie locale : L’Afrique au cœur d’une stratégie financière nouvelle génération.

Une révolution tranquille dans la finance du développement !

La Société financière internationale (IFC), bras armé du Groupe de la Banque mondiale pour le secteur privé, intensifie son soutien aux économies africaines.
L’institution a annoncé vouloir renforcer massivement ses prêts en monnaie locale et ses investissements directs sur le continent, une orientation stratégique visant à réduire les risques liés au dollar et à encourager un financement durable des entreprises africaines.

À travers ce virage, l’IFC veut répondre à une problématique bien connue : les entreprises africaines, surtout les PME, sont souvent étouffées par les fluctuations de devises étrangères lorsqu’elles empruntent en dollars ou en euros.
Désormais, l’objectif est clair : financer africain, en monnaie africaine.


Une montée en puissance confirmée

Selon Reuters, les prêts en monnaie locale représentent déjà près de 30 % du portefeuille africain de l’IFC.
En 2025, l’institution a ainsi déployé plus de 6,2 milliards de dollars dans 29 devises locales, une expansion soutenue par des partenariats solides avec des acteurs bancaires régionaux.

L’idée n’est pas seulement technique : elle touche directement à la souveraineté financière.
En finançant en franc CFA, en naira, en shilling ou en cedi, l’IFC réduit les risques de change et favorise la résilience des entreprises locales, souvent fragilisées par les dévaluations ou la volatilité du dollar.


Des investissements ciblés pour les PME africaines

Parallèlement à cette stratégie, l’IFC multiplie les investissements directs sur le continent.
En avril 2025, elle s’est associée à TLG Capital pour lancer le Africa Growth Impact Fund II, un fonds de 75 millions USD dont 20 millions proviennent de l’IFC.
Objectif : soutenir les PME africaines dans les secteurs de la santé, de l’agro-industrie et de la finance inclusive.

Quelques mois plus tôt, l’institution avait déjà engagé 150 millions USD pour stimuler le financement en monnaie locale en Égypte et dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.
Ces mouvements confirment une logique de décentralisation financière : plutôt que d’attendre que les capitaux étrangers s’intéressent au continent, l’IFC mise sur les forces internes et les circuits locaux.


Des partenariats stratégiques avec les banques africaines

L’IFC n’agit pas seule.
Elle a signé, en 2025, des accords avec Standard Chartered et Standard Bank Group, deux poids lourds de la finance africaine, pour élargir les prêts en monnaies locales.
Au Kenya, un premier portefeuille de 70 millions USD a déjà été octroyé en shillings, preuve que l’approche séduit et fonctionne.

À terme, l’ambition est de transformer le marché du crédit africain : créer un environnement où le risque monétaire n’est plus un obstacle, mais une variable maîtrisée.
Un message clair à l’intention des investisseurs privés : l’Afrique n’est plus un terrain d’essai, mais une zone d’action financière crédible et rentable.


Vers une nouvelle souveraineté financière africaine

Ce virage vers la monnaie locale est plus qu’un geste technique.
C’est un signal politique et économique fort : celui d’un continent qui veut maîtriser ses leviers de développement et ne plus subir les variations des taux de change dictées ailleurs.
En combinant financements directs, partenariats locaux et diversification monétaire, l’IFC s’impose comme un catalyseur de cette transformation.


En renforçant ses prêts en monnaie locale, l’IFC parie sur une Afrique qui finance sa propre croissance, en se libérant peu à peu de la dépendance au dollar.
Une évolution discrète mais stratégique, qui pourrait bien redéfinir le rapport de force financier mondial dans les années à venir.

La Rédaction

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