FinDev Canada injecte 20 millions de dollars pour élargir l’accès au crédit et soutenir une croissance plus inclusive en Afrique.
L’accès au financement reste l’un des principaux freins à la croissance des entreprises africaines. Pour tenter de desserrer cet étau, FinDev Canada, l’institution financière de développement du gouvernement canadien, a annoncé un engagement de 20 millions de dollars américains dans un fonds de crédit privé panafricain, avec une ambition claire : accélérer une croissance économique plus inclusive sur le continent.
Cette opération, rendue publique en décembre 2025, cible le Africa Credit Opportunities Fund III (ACO III), un fonds géré par la société internationale Ninety One, spécialisée dans l’investissement sur les marchés émergents.
Pourquoi le crédit privé est devenu stratégique en Afrique
En Afrique, de nombreuses entreprises viables peinent à accéder à des financements de long terme. Les banques commerciales, souvent prudentes, privilégient les grandes entreprises ou les emprunteurs jugés peu risqués, laissant de côté les PME, les entreprises en expansion et certains projets d’infrastructure.
C’est précisément là qu’intervient le crédit privé. Contrairement aux prêts bancaires classiques, il offre des solutions de financement plus flexibles, adaptées aux réalités locales et aux cycles économiques africains. En soutenant ce type d’instruments, FinDev Canada cherche à combler un vide structurel du financement sur le continent.
ACO III : un fonds pensé pour les entreprises sous-financées
Le Africa Credit Opportunities Fund III vise à mobiliser plus de 400 millions de dollars à terme. Il finance principalement :
- des entreprises africaines à fort potentiel,
- des projets d’infrastructure essentiels,
- des secteurs clés comme l’agriculture, l’industrie, les services, les biens de consommation et la finance.
Le fonds cible en priorité les pays à revenus faibles ou intermédiaires, où les besoins de financement sont élevés mais les solutions encore limitées. L’engagement de FinDev Canada permet ainsi d’augmenter la capacité du fonds à intervenir dans des environnements jugés plus risqués par les investisseurs traditionnels.
Un investissement à fort impact social
Au-delà de la performance financière, l’opération affiche des objectifs sociaux assumés. Le financement soutenu par FinDev Canada entend favoriser :
- la création et la sécurisation d’emplois,
- l’inclusion économique, notamment celle des femmes,
- le renforcement des entreprises respectant des critères liés à l’égalité de genre (normes dites « 2X »).
Dans un continent où le secteur privé représente la principale source d’emplois, l’accès à un financement adapté devient un levier déterminant pour transformer la croissance économique en opportunités concrètes pour les populations.
Une approche collective et internationale
ACO III rassemble plusieurs institutions financières de développement de premier plan, dont l’IFC (Groupe Banque mondiale), British International Investment et SIFEM, la DFI suisse. Cette mobilisation collective permet de mutualiser les risques et d’attirer davantage de capitaux privés vers des projets à fort impact.
Pour le Canada, cette opération illustre une stratégie claire : utiliser l’investissement comme outil de développement, plutôt que comme simple aide financière.
Un signal envoyé aux marchés africains
En misant sur le crédit privé, FinDev Canada envoie un message fort : l’Afrique ne manque pas de projets ni d’entrepreneurs, mais d’outils financiers adaptés. En renforçant les marchés du crédit, ce type d’initiative contribue à bâtir des économies plus résilientes, moins dépendantes des financements publics et mieux armées face aux chocs économiques.
Avec ces 20 millions de dollars injectés dans le crédit privé africain, FinDev Canada ne parie pas sur des promesses abstraites. Elle mise sur une conviction simple : sans financement, il n’y a pas de croissance ; sans inclusion, la croissance ne suffit pas. Le véritable défi commence maintenant, sur le terrain, là où le crédit devient ou non un moteur de transformation durable.
La Rédaction

