En 2026, le service de la dette au Sénégal atteindra près de 5 500 milliards CFA en raison de la dette cachée.
Le Sénégal se prépare à une année 2026 financièrement délicate. Selon les projections du ministère des Finances et corroborées par le FMI, le service de la dette (remboursement du capital et paiement des intérêts) devrait atteindre 5 490 milliards de francs CFA (~5,5 billions FCFA), soit une hausse de plus de 11 % par rapport aux estimations précédentes.
Cette augmentation s’explique en grande partie par la découverte de dettes cachées, non déclarées sous l’ancienne administration. Ces passifs, évalués à environ 7 milliards USD, ont été intégrés au calcul de la dette globale, provoquant une réévaluation du fardeau budgétaire pour les années à venir.
Qu’entend-on par “dette cachée” ?
Les dettes cachées regroupent des engagements financiers non comptabilisés dans le budget officiel : prêts privés garantis par l’État, emprunts contractés par des entités publiques sans déclaration officielle, ou dettes d’entreprises publiques.
Pour le Sénégal, la découverte de ces passifs a impliqué une révision complète des prévisions budgétaires, obligeant l’État à ajuster ses priorités de dépenses et à renforcer la discipline fiscale.
Impact sur l’économie et les finances publiques
Cette hausse du service de la dette a plusieurs conséquences :
- Pression sur le budget de l’État : une partie plus importante des recettes publiques sera allouée aux remboursements, limitant les marges pour l’investissement social et les infrastructures.
- Renchérissement de la dette : intégrer ces dettes non déclarées augmente le coût global du financement et le risque perçu par les investisseurs.
- Signal aux marchés financiers : la transparence retrouvée est saluée, mais elle révèle aussi les fragilités accumulées, ce qui pourrait influencer le coût du crédit futur pour le pays.
Selon le FMI et les analystes économiques locaux, le ratio dette/PIB pourrait rester élevé, autour de 119 % fin 2024, et la situation de 2026 constituera un véritable test pour la stabilité budgétaire sénégalaise.
Une opportunité de réforme
Malgré la charge accrue, les experts y voient également une occasion de réforme :
- Améliorer la transparence des comptes publics
- Mettre en place des mécanismes de contrôle renforcés pour les emprunts publics
- Renforcer la discipline budgétaire et la soutenabilité de la dette
En d’autres termes, la découverte de ces dettes cachées, bien qu’inconfortable, pourrait servir d’alerte salutaire pour éviter que de tels passifs non déclarés ne se reproduisent.
Le Sénégal se trouve à la croisée des chemins : le service de la dette de 5 490 milliards CFA en 2026 illustre à la fois la vulnérabilité financière héritée et la nécessité de moderniser la gestion des finances publiques.
La transparence sur les dettes cachées, si elle est suivie d’une discipline budgétaire, pourrait transformer ce choc initial en un levier de crédibilité et de stabilité économique à long terme.
La Rédaction



