Un tournant important s’annonce pour le groupe bancaire panafricain Ecobank. Son principal actionnaire, la banque sud-africaine Nedbank, envisage de vendre ses parts. L’information a été confirmée le 24 juin 2025 par Nedbank elle-même.

Une participation stratégique depuis 2014

Nedbank détient 21 % du capital d’Ecobank, un investissement réalisé en 2014 pour environ 500 millions de dollars. Grâce à cette prise de participation, Nedbank avait renforcé sa présence en Afrique francophone et centrale via le vaste réseau d’Ecobank, actif dans plus de 30 pays.

Mais aujourd’hui, Nedbank revoit ses priorités. Son nouveau directeur général, Jason Quinn, a indiqué que l’établissement est en phase finale d’une “revue stratégique” de son investissement. Il a également précisé que les discussions récentes avec les investisseurs montrent un soutien fort à une éventuelle vente.

Une tendance régionale de retrait

Nedbank n’est pas la seule banque à revoir sa stratégie en Afrique. BNP Paribas, Société Générale ou encore Standard Chartered ont, elles aussi, réduit ou quitté leurs activités dans la région ces dernières années. La tendance est au recentrage sur les marchés nationaux, souvent pour des raisons économiques, géopolitiques ou réglementaires.

Quel avenir pour Ecobank ?

Si Nedbank vend ses parts, cela pourrait ouvrir la porte à des investisseurs africains, ce que soutiennent déjà des institutions comme la Banque africaine de développement ou Afreximbank. Cela permettrait de renforcer la souveraineté financière du continent.

Avec ses 33 filiales et un rôle clé dans le financement du commerce en Afrique, Ecobank reste un acteur incontournable. Mais le départ de son principal actionnaire pourrait l’obliger à redéfinir sa stratégie, notamment face à la concurrence de groupes bancaires en pleine croissance comme Coris Bank ou Vista Group.

Y.Berthé