Dakar se modernise : 56 milliards FCFA d’un consortium européen pour transformer le port.
Le Port autonome de Dakar (PAD) poursuit sa profonde transformation avec la signature d’un contrat majeur de concession pour le développement d’un terminal polyvalent au môle 4, évalué à 85 millions d’euros, soit environ 56 milliards de francs CFA. Cet investissement, réalisé par un consortium international à dominante européenne, marque un jalon stratégique dans la modernisation des infrastructures portuaires sénégalaises et dans leur intégration aux réseaux logistiques mondiaux.
Un partenariat international pour un terminal de nouvelle génération
Le 9 décembre 2025, l’autorité portuaire du PAD a conclu une concession de 25 ans avec un consortium réunissant plusieurs acteurs privés internationaux, notamment le Conti-Lines Group (Belgique), Port of Antwerp-Bruges International (Belgique), Ership Groupe (Espagne) et AIG Marine & Terminal (Sénégal). Ensemble, ils ont créé la société Jambaar SA pour porter ce projet clé baptisé « Jambaar ».
D’un montant global estimé à 85 millions d’euros (≈ 56 milliards FCFA), la concession vise à faire du terminal du môle 4 une plateforme portuaire moderne dédiée au traitement des flux breakbulk et agri-bulk (marchandises diverses et produits agricoles en vrac).
Objectifs techniques et opérations prévues
Les travaux prévus dans le cadre de ce partenariat comprennent notamment :
- la remise à niveau des infrastructures existantes du môle 4 ;
- l’installation de grues modernes adaptées aux marchandises lourdes et volumineuses ;
- la mise en place de bandes transporteuses et d’équipements logistiques avancés ;
- l’extension des capacités d’entreposage pour répondre à une demande croissante.
Cette modernisation doit permettre de porter les performances opérationnelles du port de Dakar au niveau des standards internationaux, accélérant le passage des navires et réduisant les délais de manutention.
Capital humain et impact local
Outre les investissements matériels, le consortium Jambaar a prévu un volet social significatif : la formation continue du personnel local, l’apprentissage de technologies de manutention modernes et le transfert de compétences techniques. Cette stratégie devrait contribuer à renforcer l’expertise sénégalaise dans le secteur portuaire, tout en créant des emplois directs et indirects autour des nouvelles installations.
Intégration logistique sous-régionale
Le projet vise également à densifier la connectivité logistique du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest. Une seconde phase devrait ouvrir des dessertes maritimes régulières entre Dakar et d’autres ports régionaux, comme Kaolack et Ziguinchor, avant d’envisager la réhabilitation de ces installations secondaires. Cette logique multiscalaire répond à une vision d’intégration logistique plus profonde, renforçant la position du port de Dakar comme hub pivot pour les échanges intra-régionaux.
Pourquoi ce projet compte
Le Port autonome de Dakar est un acteur économique central pour le Sénégal et la sous-région :
- il concentre une large part du trafic maritime ouest-africain, y compris des flux vers l’intérieur des terres ;
- il soutient la compétitivité commerciale du pays, notamment pour les produits exportés et importés ;
- il sert de plateforme pour les corridors logistiques vers le Mali, la Guinée, et d’autres marchés.
À l’heure où la concurrence entre ports africains s’intensifie, la modernisation du môle 4 répond à un impératif stratégique : améliorer les performances, attirer davantage de trafic et capter des parts de marché dans la chaîne logistique continentale.
L’accord signé avec un consortium européen pour moderniser le môle 4 du port de Dakar est plus qu’un simple chantier d’infrastructures : c’est une déclaration de confiance dans l’avenir logistique du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest. En transformant les quais, les grues et les entrepôts, ce partenariat change aussi la donne pour les acteurs économiques locaux, les importateurs, les exportateurs et les logisticiens. Le pad de Dakar ne se contente plus d’être une escale ; il devient un carrefour portuaire capable d’irriguer toute une région.
La Rédaction



