
Côte d’Ivoire : Quand Abidjan rêve de détrôner les géants miniers.
La Côte d’Ivoire s’impose de plus en plus comme un acteur incontournable sur l’échiquier minier mondial. Lors de la conférence Africa Down Under 2025, organisée du 3 au 5 septembre à Perth, en Australie, le pays a frappé un grand coup en se présentant comme une destination minière de premier plan. Une ambition assumée, qui traduit la stratégie d’Abidjan de diversifier son économie et de s’appuyer sur son sous-sol riche en ressources naturelles.
Un pari politique clair
Sous l’impulsion du président Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire a fait du secteur minier son deuxième moteur de croissance après l’agriculture. Depuis une dizaine d’années, les réformes se multiplient : modernisation du code minier, attractivité des permis de recherche, gouvernance renforcée. Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, en est le maître d’œuvre. Résultat : la production aurifère a fortement progressé, le manganèse connaît un essor spectaculaire, et les investisseurs étrangers affluent.
Le coup d’éclat de Perth
À Perth, la Côte d’Ivoire a organisé un showcase intitulé « Investir en Côte d’Ivoire dans le secteur minier ». Devant plus de soixante délégués internationaux, les autorités ivoiriennes ont vanté un pays stable, doté d’infrastructures modernes et d’un climat des affaires en nette amélioration. Des responsables de sociétés déjà implantées ont confirmé l’attractivité du pays. Pour certains, la rapidité des découvertes récentes illustre le potentiel encore largement inexploité du sous-sol ivoirien.
Des chiffres qui parlent
En une décennie, la production d’or ivoirienne est passée d’environ 18 à près de 60 tonnes, faisant du pays l’un des pôles aurifères les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest. Le Fraser Institute, référence mondiale en matière d’attractivité minière, a classé la Côte d’Ivoire parmi les juridictions africaines les plus prometteuses. Selon le FMI, près de 14 % de la croissance économique ivoirienne est désormais portée par le secteur minier.
Une ambition régionale et mondiale
Au-delà des mines, investir en Côte d’Ivoire, c’est accéder à un marché régional de 410 millions de consommateurs et, par extension, à la Zone de libre-échange continentale africaine (1,2 milliard d’habitants). Avec un taux d’électrification de 95 % et un réseau portuaire et énergétique robuste, le pays dispose d’atouts que peu de ses voisins peuvent revendiquer.
Une vitrine qui en dit long
La participation remarquée de la Côte d’Ivoire à l’Africa Down Under ne se résume pas à un coup de communication. Elle illustre la volonté d’Abidjan de rivaliser avec les géants miniers traditionnels et de devenir une puissance émergente du secteur. Reste désormais à transformer cette attractivité en projets concrets, capables non seulement de séduire les investisseurs, mais aussi de générer des retombées durables pour les communautés locales.
La Côte d’Ivoire veut prouver qu’elle ne sera pas seulement une « étoile montante » mais bien une nouvelle constellation dans le ciel minier mondial. Un pari audacieux, qui se jouera autant sur la scène internationale que dans les villages aurifères de l’intérieur du pays.
La Rédaction