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Commerce mondial : Pékin assouplit ses tarifs, Washington reprend son souffle.

Après des mois de tensions commerciales, la Chine a annoncé, le 5 novembre 2025, la levée partielle de ses droits de douane sur plusieurs produits agricoles américains.
Cette décision, saluée à Washington, marque une désescalade bienvenue dans la guerre commerciale qui plombait depuis des années les exportations agricoles des États-Unis.

À compter du 10 novembre 2025, les droits de douane seront suspendus sur une liste ciblée de produits : maïs, blé, sorgho, volaille et certains fruits. Le soja, produit-phare du commerce bilatéral, bénéficie lui aussi d’un allègement partiel, mais reste soumis à un tarif résiduel de 13 %, contre plus du double auparavant.
Autrement dit, Pékin entrouvre la porte, mais garde la clé.


Des négociations sous haute surveillance

Le ministère chinois des Finances a confirmé la mesure dans un communiqué officiel, précisant qu’elle vise à « stabiliser les prix intérieurs et renforcer la coopération agricole » avec les États-Unis.
De leur côté, les autorités américaines ont parlé d’un « pas dans la bonne direction », sans cacher leur prudence.

Selon les termes de l’accord, la Chine s’est engagée à acheter au moins 12 millions de tonnes de soja américain d’ici fin 2025, puis 25 millions de tonnes par an entre 2026 et 2028. Une bouffée d’oxygène pour les fermiers américains, longtemps asphyxiés par les sanctions chinoises.

Mais tout n’est pas rose : malgré la baisse des tarifs, les exportations américaines restent moins compétitives que celles du Brésil, devenu ces dernières années le premier fournisseur de la Chine. Les analystes estiment que la guerre des prix n’est donc pas terminée, seulement adoucie.


Un signal économique et diplomatique

Ce geste chinois n’est pas anodin.
À l’heure où Pékin cherche à redorer son image internationale et à rassurer ses partenaires asiatiques et africains, l’apaisement avec Washington envoie un message : la Chine veut se repositionner en acteur coopératif plutôt qu’affrontant.
Mais, dans les coulisses, la manœuvre est aussi stratégique : diversifier ses sources d’approvisionnement pour éviter de dépendre excessivement d’un seul fournisseur — une leçon tirée de la pandémie et des tensions géopolitiques.

Pour les États-Unis, cette ouverture offre une opportunité de regagner du terrain dans un marché de près de 1,4 milliard de consommateurs. Et au-delà des champs de maïs et de soja, ce sont des milliards de dollars d’échanges agricoles qui pourraient repartir à la hausse.


L’effet domino sur le commerce mondial

La détente sino-américaine aura des répercussions bien au-delà de leurs frontières.
Une reprise des exportations américaines vers la Chine pourrait bousculer les marchés mondiaux : hausse potentielle des prix du soja, réorientation des flux commerciaux, et renforcement de la concurrence pour les exportateurs d’Afrique ou d’Amérique latine.

En clair, ce dégel commercial pourrait redessiner la carte mondiale des échanges agricoles, avec de nouveaux gagnants… et quelques perdants.


Entre Pékin et Washington, le commerce joue souvent le rôle de thermomètre politique.
Et si cette levée partielle n’est pas encore la fin de la guerre, elle prouve au moins une chose : même les géants savent qu’on ne nourrit pas le monde à coups de sanctions.

La Rédaction

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