
Commerce mondial : 300 milliards USD de plus, mais une fracture entre pays riches et émergents.
Le commerce mondial a enregistré une hausse de 300 milliards de dollars au premier semestre 2025, selon le dernier rapport Global Trade Update publié par la CNUCED le 8 juillet. Si cette progression traduit une certaine résilience face aux turbulences géopolitiques, elle met aussi en lumière une fracture grandissante entre économies développées et pays émergents.
Les pays développés reprennent la main
Après plusieurs années de domination des économies émergentes, les pays développés reprennent l’avantage. Les importations américaines ont bondi de 14 %, tandis que les exportations européennes ont progressé de 6 %. Cette reprise reflète une consommation dynamique et un repositionnement stratégique des chaînes d’approvisionnement après les perturbations post‑Covid.
À l’inverse, les pays en développement ont vu leurs importations reculer de 2 % sur la même période. Le commerce Sud‑Sud, qui avait connu un essor ces dernières années, stagne désormais. Seule l’Afrique tire son épingle du jeu, avec une hausse de 5 % de ses exportations et un bond de 16 % de son commerce intra‑régional, traduisant une intégration continentale en marche.
Les services, pilier de la croissance mondiale
La progression des échanges repose essentiellement sur les services, qui affichent une croissance annuelle de 9 %. Les services numériques, financiers et liés à la propriété intellectuelle soutiennent la dynamique mondiale, alors que les échanges physiques de biens ne progressent que de 1 %.
L’effet prix joue également un rôle : la hausse des valeurs nominales des exportations, notamment dans les secteurs de l’énergie et des matières premières, gonfle les chiffres du commerce mondial sans refléter une véritable explosion des volumes.
Des déséquilibres préoccupants et un risque protectionniste
Derrière cette progression globale, les déséquilibres commerciaux se creusent. Les États‑Unis voient leur déficit dépasser 360 milliards USD vis‑à‑vis de la Chine, 276 milliards avec l’Union européenne et 116 milliards avec le Viet Nam. Ces écarts renforcent les tensions commerciales bilatérales et le risque de nouvelles mesures protectionnistes.
Les perspectives pour le second semestre restent fragiles, alors que la multiplication des droits de douane américains et les tensions géopolitiques au Moyen‑Orient et en Europe de l’Est pourraient freiner l’élan actuel.
La Rédaction