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Climat : Un record de 137 milliards USD mobilisés par les banques multilatérales de développement en 2024.

Les banques multilatérales de développement (BMD) ont franchi un cap historique en 2024. Elles ont injecté 137 milliards de dollars dans la finance climatique, soit plus de 76 000 milliards FCFA, selon un rapport conjoint de la Banque européenne d’investissement (BEI) et de plusieurs institutions partenaires, dont la Banque africaine de développement (BAD). Ce chiffre marque une hausse de 10 % par rapport à 2023 et confirme que la lutte contre le changement climatique occupe désormais une place centrale dans les stratégies d’investissement mondiales.


Des financements tournés vers les pays en développement

Près des deux tiers des fonds, soit 85,1 milliards USD, ont été destinés aux économies à revenus faibles et intermédiaires. Ces pays, souvent en première ligne face aux dérèglements climatiques, voient ainsi doubler les financements climatiques qu’ils reçoivent en seulement cinq ans.

Ces ressources visent trois objectifs : accélérer la transition énergétique, renforcer l’adaptation aux effets du changement climatique, et soutenir la résilience économique de pays confrontés à des sécheresses, inondations ou à une forte dépendance agricole.


Atténuation et adaptation : un équilibre fragile

Dans le détail, 69 % des financements (près de 59 milliards USD) ont été consacrés à l’atténuation : énergies renouvelables, efficacité énergétique, mobilité durable.
Les 31 % restants (environ 26 milliards USD) se sont dirigés vers l’adaptation — un volet pourtant crucial pour protéger les communautés vulnérables et sécuriser leurs moyens de subsistance.

Ce déséquilibre interroge : face à l’urgence climatique, l’adaptation doit-elle bénéficier d’une place plus importante ?


Les pays riches misent surtout sur l’atténuation

Les économies à revenus élevés n’ont pas été en reste. Elles ont capté 51,5 milliards USD en 2024. Mais ici, la répartition est encore plus marquée : 90 % des financements concernent l’atténuation, contre seulement 10 % pour l’adaptation.
Par ailleurs, ces pays ont attiré un volume beaucoup plus important de capitaux privés mobilisés : 101 milliards USD, contre seulement 33 milliards USD dans les pays émergents et en développement.


Le rôle catalyseur du privé

Au total, les BMD ont réussi à mobiliser 134 milliards USD de financements privés en 2024, soit une hausse de 33 % en un an. Cette dynamique illustre l’importance croissante des partenariats public-privé pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.

Mais malgré ce record, l’écart entre les besoins estimés — chiffrés en milliers de milliards de dollars — et les financements disponibles reste abyssal.


La COP 30 au Brésil dans le viseur

Ces chiffres record alimenteront les débats de la prochaine COP 30, prévue en novembre à Belém, au Brésil. L’année dernière à Bakou, la communauté internationale s’était fixé un objectif colossal : mobiliser 1 300 milliards USD par an d’ici 2035, combinant financements publics et privés, en faveur des pays en développement.

Dans cet esprit, les BMD ont annoncé la mise en place d’outils numériques pour renforcer la transparence de leurs financements. Une démarche saluée comme un pas important vers une meilleure coordination et une redevabilité accrue.


Avec ces 137 milliards USD débloqués, les BMD prouvent leur capacité à agir comme un levier majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais derrière ce record, une vérité s’impose : le chemin reste long. La bataille du climat ne se gagnera pas uniquement avec des chiffres records, mais avec une mobilisation constante et une redistribution équilibrée des ressources.

La Rédaction

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