
Burkina-Tchad : Une alliance minière stratégique pour une Afrique plus souveraine.
Dans un contexte africain marqué par la volonté croissante des États de reprendre le contrôle de leurs ressources naturelles, le Burkina Faso et le Tchad viennent de poser un jalon important. Les deux pays ont officialisé un partenariat stratégique dans le domaine des mines et de la géologie, à l’issue d’une visite de travail de la ministre tchadienne du Pétrole, des Mines et de la Géologie, Ndolenodji Alixe Naimbaye, auprès de son homologue burkinabè, Yacouba Zabré Gouba.
La rencontre s’est conclue le 18 juillet 2025 par la signature d’un mémorandum d’entente, marquant une volonté affirmée de coopération Sud-Sud. L’objectif : développer un secteur extractif transparent, moderne et au service des populations.
Objectif : échanger, mutualiser et bâtir un socle commun
L’accord ne se limite pas à une simple formalité diplomatique. Il repose sur des engagements concrets, dont la mutualisation des savoir-faire, le renforcement des capacités institutionnelles et la mise en place de programmes conjoints de formation. Le Burkina Faso, déjà reconnu pour son expertise en matière minière en Afrique de l’Ouest, devient ainsi un partenaire stratégique pour le Tchad, qui s’apprête à réformer son code minier.
Plusieurs domaines prioritaires ont été identifiés, notamment :
- La cartographie géologique
- L’analyse minérale
- La numérisation des cadastres miniers
- La formalisation de l’orpaillage artisanal
Des visites terrain pour s’inspirer des bonnes pratiques
Durant son séjour, la délégation tchadienne a visité des institutions clés comme le Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina (BUMIGEB) ou encore la société Golden Hand, spécialisée dans la valorisation des résidus miniers (charbon fin). Ces visites ont permis au Tchad de s’imprégner des avancées burkinabè en matière de gouvernance minière et de valorisation technologique des ressources.
Une coopération qui s’inscrit dans la durée
L’accord prévoit une série d’initiatives conjointes dans les mois à venir, dont :
- L’échange d’experts techniques et administratifs
- La participation croisée à des salons spécialisés (comme la SAMAO au Burkina et le Salon International des Mines au Tchad en 2025)
- Le développement de projets pilotes communs dans la sous-région
Un modèle pour l’Afrique francophone ?
À travers cette initiative, le Burkina Faso et le Tchad montrent qu’une coopération intra-africaine bien pensée peut contribuer à transformer les richesses du sous-sol en leviers de développement durable, d’emplois et de souveraineté. Ce partenariat pourrait inspirer d’autres pays du continent désireux de renforcer leur autonomie économique dans un secteur longtemps dominé par les intérêts extérieurs.
La Rédaction