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Burkina Faso : Une nouvelle usine de transformation d’anacarde inaugurée à Bobo-Dioulasso, l’industrie locale passe à la vitesse supérieure.

Le Burkina Faso franchit une étape importante dans sa stratégie de transformation industrielle des produits agricoles avec l’inauguration, le 20 décembre 2025, d’une usine de transformation de noix d’anacarde dans la zone industrielle de Bobo 2010. Nommée « Burkina Cajou », cette unité industrielle illustre l’ambition du pays de valoriser localement ses matières premières, créer des emplois et réduire la dépendance aux exportations de produits bruts.


Un investissement majeur pour la filière anacarde

L’usine Burkina Cajou est le fruit d’un investissement total de 9,74 milliards de francs CFA, réalisé par des acteurs privés avec un soutien significatif des mécanismes publics burkinabè. Environ 25 % du financement a été assuré grâce à l’appui du Conseil Burkinabè des Filières agricoles, du Fonds Dumu Ka Fa, du Fonds Burkinabè de Développement Économique et Social (FBDES) et de la Banque Commerciale du Burkina (BCB).

Cette capacité d’investissement démontre la mise en place d’un écosystème de financement mixte, associant acteurs publics et privés pour soutenir la montée en gamme de l’agriculture burkinabè.


Capacité industrielle et création d’emplois

L’usine est dotée d’équipements modernes, capables de transformer jusqu’à 150 000 tonnes de noix d’anacarde par an, une capacité impressionnante qui place Burkina Cajou parmi les installations les plus importantes de la région.

La mise en service de cette unité ouvre également des perspectives en termes d’emplois : elle devrait générer environ 1 700 emplois directs et indirects, un levier non négligeable pour l’économie locale de Bobo-Dioulasso et les zones rurales environnantes.


Une filière stratégique pour l’économie nationale

La noix d’anacarde est l’un des produits agricoles les plus dynamiques du Burkina Faso, et la transformation locale constitue une clé de voûte pour augmenter la valeur ajoutée nationale. Auparavant, une grande partie des récoltes était exportée brute, privant le pays des marges et des emplois liés à la transformation.

En soutenant un projet comme Burkina Cajou, l’État burkinabè, par le biais de ses instruments de financement et de politiques sectorielles, cherche à encourager les investisseurs à s’engager dans des chaînes de valeur longues, plutôt que de rester dans une logique d’exportation de matières premières sans transformation.

Le Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Serge Gnaniodem Poda, a rappelé que l’anacarde est désormais une filière stratégique pour l’économie nationale et que la transformation locale était essentielle pour renforcer l’autonomie économique du pays.


Des retombées attendues bien au-delà de la production

Les retombées de l’usine ne se limiteront pas à la seule production industrielle. En créant des emplois et en structurant les chaînes de collecte et de transformation, Burkina Cajou devrait aussi stimuler :

  • les revenus des producteurs locaux de noix d’anacarde ;
  • la structuration de coopératives agricoles et d’unités de collecte ;
  • la formation de compétences techniques spécialisées en agro-industrie ;
  • et potentiellement l’exportation de produits transformés à plus forte valeur ajoutée.

Ces effets induits s’inscrivent dans une vision industrielle plus large de la part des autorités, qui multiplient les initiatives pour renforcer le tissu productif national et encourager l’intégration régionale des secteurs agricoles transformés.


Un message politique fort

L’inauguration de l’usine a été présidée par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, qui a souligné l’importance de valoriser les matières premières nationales plutôt que de se limiter à l’exportation brute. Dans son discours, il a appelé les investisseurs privés à suivre cet exemple de création de valeur locale, assurant que l’État continuerait de soutenir les projets structurants.


Vers une transformation industrielle durable

La mise en service de Burkina Cajou est plus qu’une simple inauguration d’usine : elle symbolise le passage à une nouvelle étape de l’industrialisation du Burkina Faso, tournée vers la transformation de ses ressources agricoles. Dans un pays où le secteur agricole emploie une large part de la population, ce type d’investissement peut avoir des effets multiplicateurs puissants pour l’économie nationale et l’intégration régionale.

Si ce projet amorce une dynamique durable, il pourrait bien devenir un modèle pour d’autres filières agricoles désireuses de monter en production et en valeur ajoutée. Et dans un contexte mondial où la transformation locale est devenue un enjeu majeur pour le développement, le Burkina Faso vient de montrer que ce pari peut être remporté.

La Rédaction

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