Burkina Faso : Le FMI débloque 32,8 millions USD et salue la résilience économique du pays.
Dans un contexte économique mondial tendu et un environnement sécuritaire encore instable, le Burkina Faso reçoit un nouveau souffle. Le Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé, en juin 2025, le décaissement de 32,8 millions de dollars américains au profit du pays, dans le cadre de la troisième revue de son programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC). Ce financement porte le total des montants déjà engagés à environ 131 millions USD, signe de la confiance renouvelée du FMI envers la politique économique du gouvernement burkinabè.
Un programme pour stabiliser et relancer l’économie
Ce programme triennal, conclu entre le FMI et le Burkina Faso en mai 2023, vise à restaurer la stabilité macroéconomique tout en protégeant les populations les plus vulnérables. Dans un pays durement frappé par la crise sécuritaire, la flambée des prix et les pressions budgétaires, ce soutien s’inscrit dans une logique de redressement durable.
Selon le communiqué du FMI, le décaissement permettra au gouvernement de consolider ses finances publiques, de mieux mobiliser les recettes internes et de renforcer la résilience du pays face aux chocs extérieurs, notamment liés aux cours mondiaux des matières premières et aux effets du changement climatique.
« Les autorités ont pris des mesures courageuses pour préserver la stabilité macroéconomique, malgré un environnement difficile », souligne le FMI.
Des progrès salués malgré des défis persistants
Le FMI reconnaît que le Burkina Faso a réalisé des progrès notables dans la mise en œuvre de ses réformes, même si certains critères de performance n’ont pas été pleinement atteints à la fin de l’année 2024.
L’institution de Bretton Woods note une amélioration de la gestion budgétaire, une meilleure transparence des dépenses publiques et une volonté affirmée d’accroître les recettes fiscales. Ces efforts doivent se poursuivre afin de ramener le déficit budgétaire à environ 4 % du PIB en 2025, contre 5,8 % l’année précédente.
Les dépenses sécuritaires, inévitables dans le contexte actuel, continuent toutefois de peser sur les finances publiques. Le FMI appelle donc à une priorisation stricte des dépenses et à une meilleure gestion de la dette publique.
La confiance des partenaires internationaux
Ce nouveau décaissement est un signal fort pour les autres bailleurs de fonds. En approuvant la troisième revue du programme, le FMI offre au Burkina Faso une garantie de crédibilité financière, essentielle pour mobiliser des ressources additionnelles auprès des partenaires techniques et financiers.
Le soutien du FMI s’accompagne également d’un accompagnement technique pour renforcer les institutions publiques et moderniser la gouvernance économique. L’objectif est d’assurer que les ressources empruntées servent efficacement à soutenir la croissance, la création d’emplois et la lutte contre la pauvreté.
Un pays debout face à l’adversité
Malgré les contraintes, le Burkina Faso affiche une résilience économique impressionnante. Selon les prévisions du FMI, la croissance devrait se maintenir autour de 4,5 % en 2025, portée par la production aurifère, l’agriculture et les investissements publics.
Mais la véritable bataille reste celle de la sécurité, sans laquelle aucune relance durable n’est possible. Le gouvernement tente d’équilibrer les priorités : maintenir la stabilité financière, financer les opérations de sécurité et répondre aux besoins sociaux pressants.
Un souffle d’espoir, mais pas encore la respiration complète
L’approbation de ce nouveau financement ne résout pas tous les problèmes, mais elle donne de l’oxygène à une économie sous tension. Si le Burkina Faso parvient à maintenir le cap des réformes et à renforcer sa gouvernance, le pays pourrait transformer cette aide en véritable levier de développement.
Comme le souligne un économiste local :
« Le FMI donne confiance, mais c’est la discipline budgétaire et la stabilité politique qui transformeront l’essai. »
La Rédaction



