Burkina Faso : La nouvelle carte d’identité biométrique AES, symbole d’une intégration en marche.
Le Burkina Faso vient de franchir une nouvelle étape dans la concrétisation de l’Alliance des États du Sahel (AES). En Conseil des ministres, le gouvernement a adopté, le 6 novembre 2025, un décret instituant la carte nationale d’identité biométrique AES, un document commun aux pays membres (Burkina Faso, Mali, Niger). Objectif : moderniser l’identification des citoyens et renforcer la coopération régionale.
Une carte, trois nations, un symbole
Cette carte, valable dix ans, sera délivrée à tous les Burkinabè âgés d’au moins cinq ans. Dotée de données biométriques et d’une puce électronique, elle vise à garantir une sécurité renforcée et une meilleure traçabilité des citoyens, tout en favorisant la libre circulation au sein de l’espace AES.
Selon le communiqué du gouvernement, cette initiative traduit la volonté des États du Sahel de se doter d’outils souverains et modernes, en rupture avec la dépendance vis-à-vis des institutions régionales traditionnelles.
« L’adoption de cette carte répond à une nécessité d’uniformisation et de souveraineté numérique dans nos pays », a déclaré un membre du ministère burkinabè de la Sécurité.
Une transition progressive sur cinq ans
Le gouvernement a prévu une période transitoire de cinq ans avant le retrait complet des anciennes cartes d’identité nationales. Durant cette phase, les deux documents coexisteront, le temps que les citoyens puissent effectuer le changement sans encombre.
Sur le plan pratique, les autorités n’ont pas encore dévoilé le coût unitaire de la carte ni les lieux d’enrôlement, mais le processus sera coordonné avec les pays partenaires du Mali et du Niger pour garantir une harmonisation technique et administrative.
Vers une identité régionale intégrée
Au-delà du simple document administratif, la carte biométrique AES est perçue comme le premier acte concret d’intégration politique et sécuritaire entre les trois pays. Elle permettra, à terme, un accès simplifié aux services sociaux, une amélioration de la gouvernance numérique et un contrôle plus efficace des mouvements transfrontaliers.
Pour certains observateurs, ce projet illustre la recomposition géopolitique en cours au Sahel. Après la création de la Confédération de l’AES en septembre 2025, cette carte incarne la volonté des États membres de bâtir leurs propres institutions, affranchies de l’ancienne architecture communautaire.
Une ambition à concrétiser
Toutefois, des défis subsistent : financement, logistique, sensibilisation des populations, et interconnexion des bases de données. La réussite de cette carte dépendra autant de la technologie que de la confiance qu’elle inspirera.
Mais une chose est sûre : avec cette carte biométrique, le Burkina et ses partenaires de l’AES tracent une nouvelle route d’intégration régionale, sur fond de souveraineté retrouvée.
La Rédaction



