
Burkina Faso : 10 milliards FCFA pour motiver et fidéliser 72 000 fonctionnaires.
Dans un contexte national marqué par l’insécurité et la nécessité de consolider l’appareil d’État, le gouvernement burkinabè a décidé d’accorder une attention particulière à ses agents publics. Réuni en Conseil des ministres le 30 juillet 2025, il a validé le déblocage de 9,7 milliards FCFA (environ 14,8 millions d’euros) pour financer l’avancement de classe de 72 000 fonctionnaires.
Un geste fort pour soutenir l’administration dans un contexte difficile
Ce financement couvre deux niveaux d’avancement :
- 36 303 agents passent de la première à la deuxième classe après 10 ans de service et une note annuelle minimale de 8/10 ;
- 36 700 agents accèdent de la deuxième à la troisième classe avec 8 ans de service et les mêmes critères de performance.
Pour Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, porte-parole du gouvernement, cette mesure vise à reconnaître le rôle crucial des agents publics dans le maintien des services de l’État, notamment dans les zones à haut risque touchées par le terrorisme.
Un levier social et politique pour stabiliser le pays
Au-delà de la reconnaissance financière, cette décision s’inscrit dans une stratégie de stabilisation sociale et de fidélisation des compétences. Dans un pays où les violences armées ont fragilisé l’administration territoriale, maintenir la motivation du personnel public apparaît comme un enjeu stratégique.
Toutefois, des observateurs insistent sur la nécessité d’accompagner cette mesure de réformes structurelles :
- amélioration des conditions de travail dans les zones à risque,
- formation continue pour renforcer la performance des agents,
- meilleure transparence dans la gestion des carrières.
Pour le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, cette politique participe à la valorisation du capital humain et à la résilience institutionnelle, dans une phase cruciale de refondation de l’État burkinabè.
La Rédaction