Bobo-Dioulasso : Le port sec fait peau neuve, un chantier à 10 milliards pour booster le commerce burkinabè.
C’est un vieux rêve logistique qui prend un nouvel élan. Le port sec de Bobo-Dioulasso, longtemps présenté comme un maillon stratégique pour l’économie burkinabè, vient d’être inauguré après une importante phase de réhabilitation et d’extension de 10 milliards de FCFA.
Le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a procédé, lundi 10 novembre 2025, à l’ouverture officielle des nouveaux ouvrages, marquant ainsi une nouvelle ère pour la deuxième ville du pays et pour le commerce burkinabè.
Un chantier structurant pour le commerce intérieur et régional
Situé à près de 360 kilomètres de Ouagadougou, le port sec de Bobo-Dioulasso est bien plus qu’un simple terminal logistique. Il est le poumon de l’import-export pour tout l’Ouest burkinabè et une interface essentielle avec les ports d’Abidjan, de Tema ou encore de Lomé.
Après plusieurs années de fonctionnement au ralenti, l’infrastructure s’est dotée de nouvelles installations modernes :
- un bâtiment multiservices de 1 760 m²,
- deux grands magasins de stockage,
- un poste de douane spécialisé,
- 270 000 m² de plateformes de stationnement pour poids lourds,
- des voiries internes et réseaux divers.
Ces aménagements portent la capacité du port à environ 2,5 millions de tonnes de marchandises par an, selon la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), maître d’ouvrage du projet.
10 milliards investis pour un hub logistique repensé
Les travaux, d’un coût global de 10 milliards FCFA, ont été réalisés sous la supervision de l’Agence des travaux d’infrastructures du Burkina (AGETIB).
Mais l’ambition va au-delà de cette seule phase : selon certaines sources, la réhabilitation complète du port sec devrait atteindre près de 17,5 milliards FCFA en deux tranches.
Une somme considérable, mais justifiée par l’enjeu : faire du Burkina Faso un hub logistique régional, capable de mieux gérer les flux commerciaux du Sahel.
Lors de la cérémonie, le Premier ministre Ouédraogo a salué « un outil moderne, au service de la compétitivité économique et de la souveraineté logistique du pays ».
Il a également souligné que cette infrastructure permettra de réduire les délais d’acheminement des marchandises, d’améliorer les recettes douanières et de créer plusieurs centaines d’emplois directs et indirects.
Un symbole de résilience économique
Dans un contexte marqué par les défis sécuritaires et les contraintes budgétaires, cette inauguration sonne comme un message d’optimisme.
Le gouvernement burkinabè montre ainsi sa volonté de poursuivre les investissements structurants, même dans un environnement difficile.
Le port sec devient dès lors un symbole de résilience, mais aussi une démonstration de la capacité du pays à moderniser ses infrastructures avec ses propres moyens et partenaires régionaux.
Un levier pour Bobo-Dioulasso et toute la région
Au-delà des chiffres, le port sec de Bobo-Dioulasso a une portée économique et sociale majeure.
Il redynamise la ville, attire des opérateurs logistiques et favorise la circulation des biens vers les pays voisins.
Les transporteurs, les transitaires et les commerçants locaux espèrent que cette réhabilitation marquera le retour de la fluidité commerciale et la baisse des coûts de transport intérieur.
Pour la population de Bobo, cette modernisation pourrait aussi se traduire par de nouvelles opportunités d’emploi et un regain d’activité pour les entreprises de la région des Hauts-Bassins.
En réhabilitant son port sec, le Burkina Faso ne se contente pas de moderniser un entrepôt géant : il réaffirme son ambition d’être un carrefour logistique incontournable du Sahel.
Reste désormais à transformer cette prouesse d’infrastructures en un véritable moteur économique durable car un port n’a de sens que s’il reste ouvert, vivant et connecté à son territoire.
La Rédaction



