La Fondation Bill & Melinda Gates a annoncé, le 4 août 2025, un investissement sans précédent de 2,5 milliards de dollars (environ 1 414 milliards FCFA) d’ici 2030, destiné à améliorer la santé des femmes en Afrique et dans les pays à revenu faible. Cet engagement marque l’un des financements les plus massifs jamais engagés par la fondation du milliardaire américain, qui prévoit de redistribuer la quasi-totalité de sa fortune avant sa fermeture programmée en 2045.

Un programme ambitieux pour une santé longtemps négligée

L’initiative, qui s’appuiera sur plus de 40 projets innovants, vise à combler les lacunes chroniques de la recherche médicale sur la santé des femmes. Bill Gates rappelle que « trop de femmes meurent de causes évitables ou vivent dans la douleur faute de solutions adaptées ».

Les priorités définies concernent :

• Les soins obstétricaux et la vaccination maternelle pour sécuriser les grossesses et les accouchements.
• La santé maternelle et la nutrition pour réduire la mortalité néonatale.
• La santé gynécologique et menstruelle, avec un focus sur l’endométriose et les saignements abondants.
• La contraception non hormonale pour offrir des alternatives aux femmes sensibles aux effets secondaires des méthodes classiques.
• La lutte contre les IST, dont le VIH, avec des stratégies innovantes comme la PrEP féminine.

Ce programme comprend également la collecte de données médicales fiables et l’amélioration du diagnostic, afin d’apporter des réponses directement inspirées des besoins des femmes africaines et du Sud global.

Un levier économique et un appel à la mobilisation

Pour la Fondation Gates, investir dans la santé féminine est autant un impératif moral qu’une opportunité économique. Selon Anita Zaidi, responsable du programme Égalité des sexes à la Fondation, « un dollar investi rapporte jusqu’à trois dollars de croissance économique ». Des études estiment qu’une réduction des inégalités de santé pourrait générer jusqu’à 1 000 milliards USD par an d’ici 2040.

La fondation invite les gouvernements, investisseurs et entreprises à se mobiliser, alors que l’aide publique au développement connaît un essoufflement. L’initiative illustre le rôle croissant des acteurs philanthropiques privés dans des secteurs autrefois dominés par les États.

La Rédaction