Banque africaine de l’énergie : L’Afrique prépare son indépendance financière.
À l’heure où les financements extérieurs se raréfient, l’Afrique franchit une étape décisive : la création de la Banque africaine de l’énergie. L’Organisation africaine des producteurs de pétrole (APPO) vient d’annoncer que la date officielle de lancement sera fixée lors de sa prochaine réunion ministérielle. Avec un capital de 5 milliards de dollars et un siège prévu à Abuja, cette institution ambitionne de transformer le financement du secteur pétrolier et gazier africain.
Un projet né d’une volonté politique panafricaine
L’idée d’une banque dédiée au financement de l’énergie africaine remonte à trois ans. Le Conseil ministériel de l’APPO avait alors acté sa création, avec le soutien de la banque panafricaine Afreximbank. Mais c’est en 2025 que le projet a pris une tournure concrète, l’organisation ayant décidé d’accélérer le calendrier pour aboutir à une mise en place effective dès cette année.
Une réponse au déficit chronique d’investissements
Dotée d’un capital initial de 5 milliards USD, la Banque africaine de l’énergie financera les projets pétroliers, gaziers et les grandes infrastructures énergétiques du continent.
Elle sera un levier majeur pour pallier le manque d’investissements internationaux, un frein persistant au développement du secteur. Déjà, l’Angola a confirmé une contribution de 100 millions de dollars à l’institution, preuve de l’engagement des pays producteurs.
Abuja, futur hub financier de l’énergie
Le siège de la banque sera installé à Abuja, au Nigéria, l’un des principaux acteurs pétroliers africains. Une localisation hautement symbolique, car le Nigéria reste le premier producteur de brut du continent et un acteur central dans les discussions énergétiques panafricaines.
Vers une souveraineté énergétique et financière
Pour Omar Farouk Ibrahim, secrétaire général de l’APPO, le message est clair :
« L’Afrique ne peut plus dépendre de puissances extérieures pour financer son pétrole et son gaz. Elle doit maîtriser le financement de son industrie, développer ses propres technologies et structurer un marché africain pour ses ressources. »
En clair, la Banque africaine de l’énergie se veut le bras armé d’une stratégie de souveraineté, en permettant au continent de financer par lui-même son développement énergétique.
Une étape cruciale pour l’avenir
La prochaine réunion ministérielle de l’APPO sera donc décisive, puisqu’elle fixera officiellement la date de lancement de cette institution attendue. Son déploiement pourrait marquer un tournant : réduire la dépendance aux financements extérieurs et ouvrir une ère nouvelle où l’Afrique prend en main son avenir énergétique.
L’Afrique a longtemps été spectatrice du financement de son pétrole et de son gaz. Avec la Banque africaine de l’énergie, elle se donne enfin les moyens d’être maîtresse de son destin énergétique. Une étape qui dépasse la finance pour devenir un symbole de souveraineté.
La Rédaction
