L’entreprise minière canadienne B2Gold poursuit sa stratégie de décarbonation au Mali avec l’achèvement, en janvier 2025, de la deuxième phase de l’extension de sa centrale solaire hybride sur le site de la mine d’or de Fekola, dans la région de Kayes. Ce projet porte la capacité solaire totale de la centrale à 52 mégawatts (MW), accompagnée d’un système de stockage par batterie de 27,7 MWh, l’un des plus importants du genre en Afrique de l’Ouest.

Cette infrastructure permettra désormais de couvrir près de 30 % de la consommation énergétique du site minier à partir d’une source renouvelable, réduisant de 63 000 tonnes par an les émissions de CO₂. B2Gold annonce également une économie annuelle de 20 millions de litres de fioul, soit une réduction substantielle des coûts d’exploitation et de l’empreinte carbone.

Des retombées locales encore modestes, mais structurantes

Au-delà de l’impact environnemental, ce projet a permis la création de plus de 120 emplois locaux temporaires pendant la phase de construction, et l’intégration de 13 techniciens maliens formés pour la maintenance et l’exploitation du système solaire. La société canadienne a également collaboré avec des entreprises locales de forage et de génie civil, consolidant ainsi un tissu de sous-traitants nationaux.

Cependant, contrairement à certaines rumeurs non vérifiées évoquant la création de 2 000 emplois, aucun chiffre officiel n’atteste d’un tel volume. Le projet Fekola, bien qu’ambitieux sur le plan énergétique, reste un site industriel hautement automatisé, où la majorité des emplois directs concernent des profils qualifiés ou techniques.

Un modèle à suivre pour la transition énergétique minière

L’initiative de B2Gold s’inscrit dans une tendance croissante au sein de l’industrie extractive, qui cherche à verdir ses procédés tout en assurant la viabilité économique. Le Mali, pays enclavé mais riche en ressources solaires, pourrait voir dans ce type de projets un levier pour diversifier son mix énergétique et réduire sa dépendance aux combustibles fossiles importés.

À l’heure où le secteur minier est régulièrement pointé du doigt pour ses impacts environnementaux, B2Gold donne ici un exemple concret d’adaptation technologique au Sahel, alliant rentabilité et responsabilité.

La Rédaction