
Alimentation mondiale : Une stabilité en trompe-l’œil des prix en août.
L’indice FAO des prix alimentaires est resté presque inchangé en août 2025. Mais derrière cette apparente accalmie se cachent de profondes disparités entre les différentes denrées, qui rappellent la fragilité du marché mondial.
Un indice global stable… mais en hausse sur un an
Selon le rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’indice de référence des prix alimentaires s’est établi à 130,1 points en août 2025, contre 130,0 en juillet. Autrement dit, quasiment pas de mouvement en un mois.
En revanche, la tendance annuelle montre une progression de 6,9 % par rapport à août 2024, signe que la pression reste réelle sur le long terme.
Les moteurs de la hausse : huiles, viandes et sucre
- Les huiles végétales enregistrent la plus forte progression (+1,4 % en un mois). Le prix de l’huile de palme flambe, poussé par la décision de l’Indonésie d’accroître encore son utilisation dans les biocarburants. Les huiles de colza et de tournesol suivent le mouvement, alors que l’huile de soja recule légèrement grâce à des récoltes abondantes.
- La viande affiche +0,6 %. La demande croissante des États-Unis et de la Chine pour le bœuf tire les cours vers le haut, tout comme la viande ovine.
- Le sucre, après cinq mois consécutifs de baisse, se redresse légèrement (+0,2 %), porté par les inquiétudes sur la production brésilienne et une demande internationale soutenue.
Les baisses : céréales et produits laitiers
- Les céréales voient leur indice reculer de 0,8 %. Le blé baisse grâce à d’excellentes récoltes en Russie et dans l’Union européenne, mais le maïs résiste et même progresse, dopé par l’alimentation animale et la production d’éthanol. Le riz Indica, lui, connaît une forte baisse face à la concurrence accrue entre grands exportateurs.
- Les produits laitiers diminuent de 1,3 %. Le beurre, le fromage et le lait en poudre sont en recul, pénalisés par la faiblesse de la demande asiatique, notamment en Chine.
Derrière les chiffres : un équilibre fragile
Ces mouvements contrastés soulignent à quel point l’équilibre du marché reste instable. Une décision politique en Asie, une mauvaise récolte en Amérique latine ou une variation de la demande chinoise peuvent suffire à infléchir les cours mondiaux.
La stabilité apparente de l’indice FAO masque donc une vérité plus complexe : l’assiette du consommateur dépend non pas des moyennes mondiales, mais de la réalité de chaque produit. Pour de nombreux pays importateurs nets de denrées, surtout en Afrique et en Asie, l’équilibre reste précaire. Car si le lait baisse mais que le riz monte, ce n’est pas le marché global qui inquiète… c’est le panier du quotidien.
La Rédaction