
Afrique subsaharienne : La croissance remonte à 3,8 % en 2025, selon la Banque mondiale.
Après deux années marquées par la stagnation et l’inflation, l’Afrique subsaharienne retrouve progressivement le chemin de la croissance.
Selon les dernières prévisions de la Banque mondiale, publiées dans le rapport Africa’s Pulse d’octobre 2025, la région devrait enregistrer une croissance moyenne de 3,8 % en 2025, contre 3,5 % en 2024.
Une amélioration jugée “modeste mais encourageante”, dans un contexte mondial encore incertain.
Un redressement soutenu par la désinflation et la consommation
Cette légère remontée de la croissance s’explique avant tout par le reflux de l’inflation dans la majorité des pays africains.
Grâce à la stabilisation des prix des produits alimentaires et énergétiques, les ménages retrouvent peu à peu du pouvoir d’achat, stimulant ainsi la consommation privée, moteur central de l’économie régionale.
La Banque mondiale souligne également le redémarrage des investissements, soutenu par les chantiers d’infrastructures et la reprise progressive du crédit.
Des pays comme la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Kenya ou l’Éthiopie tirent la moyenne régionale vers le haut, grâce à des politiques de relance budgétaire et des réformes structurelles plus affirmées.
Une croissance encore en deçà du potentiel africain
Si la tendance est positive, la Banque mondiale reste prudente : 3,8 % demeure insuffisant pour absorber la croissance démographique rapide du continent, estimée à près de 2,7 % par an.
Autrement dit, la croissance “par habitant” reste faible, limitant les retombées sociales de cette reprise.
L’Afrique subsaharienne reste confrontée à plusieurs défis :
- une dette publique élevée, qui limite les marges de manœuvre budgétaires ;
- une productivité agricole stagnante ;
- et une exposition accrue aux chocs climatiques (sécheresses, inondations, fluctuations des récoltes).
Ces contraintes freinent la capacité de nombreux États à transformer leur croissance en emplois durables et en réduction de la pauvreté.
Lueur d’espoir pour les années à venir
Malgré ces fragilités, les perspectives restent globalement optimistes.
La Banque mondiale anticipe une accélération progressive de la croissance vers 4,4 % d’ici 2026-2027, à condition que les réformes de gouvernance, d’investissement et d’industrialisation soient maintenues.
Des avancées notables sont déjà observées dans certains secteurs :
- la numérisation de l’économie et la montée en puissance des fintechs ;
- la transition énergétique, avec une meilleure intégration des énergies renouvelables ;
- et la reprise du commerce intra-africain, stimulée par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Entre prudence et espoir, la croissance de 3,8 % prévue pour 2025 symbolise une Afrique qui résiste et s’adapte.
Si la conjoncture internationale reste volatile, la région montre qu’elle peut compter sur sa résilience, sa jeunesse et son potentiel économique.
Le véritable défi, désormais, sera de transformer cette reprise macroéconomique en progrès social tangible pour des millions d’Africains.
La Rédaction