Afrique : La Fondation Gates débloque 1,4 milliard USD pour aider les petits exploitants agricoles à affronter le changement climatique.
La Fondation Bill & Melinda Gates a annoncé un nouvel engagement de 1,4 milliard de dollars destiné à soutenir des millions de petits exploitants agricoles, particulièrement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, confrontés à la montée des aléas climatiques. Cette enveloppe, présentée à la COP 30 à Belém, au Brésil, vise à renforcer la sécurité alimentaire et la résilience des systèmes agricoles face à la sécheresse, aux inondations et aux chocs économiques.
Les agriculteurs africains en première ligne
Selon la Fondation, les petits exploitants agricoles représentent plus de 70 % de la main-d’œuvre rurale en Afrique. Pourtant, ils demeurent parmi les plus vulnérables aux effets du changement climatique : sols appauvris, rendements irréguliers et accès limité au financement.
L’objectif de cet investissement est donc clair : accélérer la transformation agricole pour garantir des revenus stables aux producteurs tout en sécurisant les chaînes d’approvisionnement alimentaires locales.
Concrètement, les fonds permettront :
- le développement de semences plus résistantes à la chaleur et aux sécheresses prolongées ;
- le déploiement de technologies agricoles numériques (prévisions météorologiques, conseils de culture via mobile) ;
- la restauration des sols et des pratiques agricoles durables.
Un signal fort à la veille d’une crise alimentaire mondiale
Le timing de cette annonce n’est pas anodin. L’Afrique fait face à une crise alimentaire croissante, amplifiée par la hausse du coût des intrants agricoles et les perturbations logistiques mondiales. Selon la Banque africaine de développement (BAD), près de 280 millions d’Africains souffrent encore d’insécurité alimentaire modérée ou grave.
Pour Mark Suzman, PDG de la Fondation Gates, « si nous voulons que les petits exploitants soient au cœur de la solution climatique, nous devons leur donner les outils, les données et les financements nécessaires pour prospérer ».
Des partenariats stratégiques pour maximiser l’impact
La Fondation Gates ne compte pas agir seule. Elle prévoit de collaborer avec :
- le Fonds international de développement agricole (FIDA) ;
- la Banque africaine de développement (BAD) ;
- et plusieurs instituts de recherche agronomique africains.
L’ambition : créer un effet de levier sur les politiques nationales d’adaptation et favoriser la souveraineté alimentaire des pays africains.
Une nouvelle ère pour l’agriculture africaine ?
Cet investissement de 1,4 milliard USD s’inscrit dans la vision d’une agriculture résiliente, technologique et inclusive. Mais les défis restent immenses : gouvernance des fonds, suivi des projets, et réelle appropriation locale.
Si ces promesses se concrétisent, elles pourraient transformer durablement le visage de l’agriculture africaine, souvent perçue comme un secteur de subsistance, en moteur de croissance et de stabilité.
À l’heure où le climat met la planète à rude épreuve, la Fondation Gates parie sur les mains calleuses des paysans africains. Car c’est bien dans les champs d’Afrique que se joue, en silence, une partie du futur alimentaire du monde.
La Rédaction



