
Afreximbank et l’ITC renforcent leur alliance pour propulser le commerce intra-africain.
La Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), qui s’est tenue début septembre à Alger, a été marquée par un moment fort : le renouvellement du protocole d’accord entre la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et le Centre du commerce international (ITC).
Cet engagement élargi ambitionne de donner un nouvel élan au commerce entre pays africains, un axe stratégique encore trop limité alors qu’il ne représente qu’environ 15 % des échanges du continent.
PME et industries créatives au cœur de l’accord
Le protocole signé par Benedict Oramah, président d’Afreximbank, et Pamela Coke-Hamilton, directrice exécutive de l’ITC, vise avant tout les petites et moyennes entreprises.
L’objectif est clair : améliorer leur compétitivité grâce à un meilleur accès au financement, aux marchés et aux chaînes de valeur régionales.
Mais l’accord va plus loin. Il met en avant les industries créatives africaines, souvent sous-estimées, mais porteuses d’un potentiel d’exportation rapide et d’une reconnaissance internationale. Mode, musique, design, cinéma… autant de secteurs capables de transformer l’image et l’économie du continent.
Un appui direct à la ZLECAf
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), entrée en vigueur en 2021, reste encore difficile à exploiter pleinement pour les entreprises. Barrières logistiques, normes, financements… les défis ne manquent pas.
C’est précisément là que le partenariat élargi entre Afreximbank et l’ITC compte jouer un rôle clé : former, financer et accompagner les PME pour qu’elles s’insèrent dans les chaînes de valeur régionales et deviennent compétitives à l’international.
Un forum qui confirme son rôle de carrefour africain
L’IATF 2025 s’est imposée comme un lieu incontournable pour les affaires en Afrique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 112 000 visiteurs, venus de 132 pays, et 2 148 exposants. Le volume des accords commerciaux conclus a atteint près de 48,3 milliards de dollars.
Dans ce contexte, l’annonce du partenariat Afreximbank-ITC résonne comme un signal fort : le continent veut réduire sa dépendance aux flux extérieurs et bâtir un marché plus intégré.
Coopération Sud-Sud et ouverture internationale
Au-delà de l’Afrique, le protocole prévoit de renforcer la coopération Sud-Sud, notamment avec les Caraïbes et le monde arabe. Une ouverture qui vise à multiplier les opportunités pour les PME africaines et à diversifier leurs débouchés.
Une étape, mais pas un aboutissement
L’accord Afreximbank-ITC témoigne d’une volonté politique et économique de transformer la manière dont l’Afrique échange avec elle-même et avec le monde.
Mais une question demeure : ces ambitions se traduiront-elles en projets concrets, accessibles et profitables aux petites entreprises, souvent étouffées par les coûts logistiques et financiers ?
Le rendez-vous est pris. Si cette alliance tient ses promesses, le commerce intra-africain pourrait enfin passer du statut de slogan politique à celui de moteur réel de croissance.
La Rédaction