Le mois d’août 2025 restera dans les mémoires des investisseurs de la BRVM. En cause, l’action Unilever Côte d’Ivoire (UNLC), qui a connu une ascension fulgurante de plus de 700 % depuis le début de l’année avant de voir sa cotation suspendue pendant près d’un mois.

Une suspension pour protéger le marché

Le 4 août 2025, la BRVM décidait de suspendre la cotation du titre Unilever CI. Cette mesure exceptionnelle visait à préserver l’intégrité du marché. En effet, la flambée du cours ne s’accompagnait d’aucune communication officielle de l’entreprise, tandis que les volumes restaient faibles, accentuant les risques de déséquilibre et de manipulation.

Pendant 29 jours, les échanges sont donc restés gelés, laissant planer l’incertitude sur la suite.

Reprise et correction brutale

À la reprise fin août, l’action réapparaît à 52 640 FCFA, un niveau impressionnant mais fragile. Dès le 1er septembre, la réalité du marché reprend ses droits : le titre décroche de –6,97 %, tombant à 48 970 FCFA.
Conséquence directe : près de 33,7 milliards FCFA de capitalisation boursière se sont envolés en une séance, sous l’effet d’une forte pression vendeuse accumulée durant la suspension.

Des indices sous tension

Ce décrochage a pesé sur l’ensemble du marché :

• BRVM Composite : –0,33 % à 319,47 points
• BRVM 30 : –0,22 % à 155,22 points
• BRVM Prestige : seul indice à progresser (+0,32 % à 133,29 points), porté par la solidité de certaines grandes capitalisations.

Valeurs contrastées

D’autres titres ont également souffert :

• ETI TG : –5,88 % à 16 FCFA
• Total CI : –3,74 % à 2 445 FCFA

Mais le marché a aussi réservé de belles surprises :

• Setao CI : +7,35 % à 730 FCFA
• CFAO CI : +6,92 % à 850 FCFA
• Oragroup TG : +5,57 % à 1 800 FCFA

Le secteur agro-industriel en force

Avec 72 millions FCFA échangés (9,13 % des transactions globales), SOGB CI a confirmé l’attrait du secteur agro-industriel auprès des investisseurs.

Une leçon pour le marché

Le cas Unilever CI illustre à quel point la BRVM reste sensible aux mouvements spéculatifs, surtout en l’absence d’informations claires de la part des entreprises cotées. Cette correction, brutale mais attendue, rappelle aux investisseurs que la prudence reste de mise, même face aux plus belles envolées boursières.

La Rédaction