Une nouvelle émission d’emprunt de 33 milliards FCFA confirme la confiance du marché au Burkina Faso.
Le Burkina Faso a réalisé, le 5 novembre 2025, une nouvelle levée de fonds sur le marché des titres publics de l’UEMOA, pour un montant de 33 milliards de FCFA. Cette opération, orchestrée par UMOA-Titres, confirme l’appétit des investisseurs régionaux pour la dette burkinabè malgré un contexte économique régional tendu.
Une émission sursouscrite, signe d’un regain de confiance
L’opération portait sur des Bons Assimilables du Trésor (BAT) et des Obligations Assimilables du Trésor (OAT) d’une maturité variant entre 182 jours et 5 ans.
Face à un objectif initial de 30 milliards FCFA, les investisseurs ont proposé 36 milliards FCFA, soit un taux de couverture de 120 %, selon les données publiées par SikaFinance.
Le Trésor burkinabè a retenu 33 milliards, un montant jugé cohérent avec sa stratégie d’endettement prudente et progressive.
Cette sursouscription traduit une confiance renouvelée du marché vis-à-vis des fondamentaux macroéconomiques du pays, en dépit d’un environnement marqué par la volatilité et les besoins croissants de financement dans la sous-région.
Des rendements attractifs dans un marché concurrentiel
Les taux proposés par le Trésor restent compétitifs, oscillant autour de 6 % à court terme et jusqu’à 8 % sur les maturités longues. Ces rendements, considérés comme attractifs, permettent à l’État burkinabè de se financer à des coûts maîtrisés tout en offrant aux investisseurs un rapport rendement/risque intéressant.
L’opération s’inscrit dans le cadre du programme d’émissions 2025 du pays, destiné à financer le budget et à soutenir les investissements publics dans les infrastructures et les services sociaux de base.
Un marché régional dynamique malgré la pression budgétaire
Le marché régional des titres publics UEMOA continue d’être une source essentielle de liquidité pour les États membres. Selon UMOA-Titres, plus de 6 000 milliards FCFA ont déjà été levés en 2025 par les huit pays de la zone.
Dans ce contexte, la performance du Burkina Faso confirme sa crédibilité financière et son accès privilégié aux capitaux régionaux.
« Cette réussite illustre la solidité de la signature burkinabè et la confiance des investisseurs dans la capacité du pays à honorer ses engagements », commente un analyste de la BRVM cité par La Nouvelle Tribune.
Une dynamique à consolider
Si cette levée de fonds témoigne d’une bonne gestion financière, le Burkina doit toutefois veiller à préserver la soutenabilité de sa dette. Avec la montée des taux d’intérêt mondiaux et les besoins sécuritaires croissants, le défi pour Ouagadougou sera de maintenir un équilibre entre financement du développement et maîtrise de l’endettement.
Le prochain défi pour le Trésor burkinabè sera donc de poursuivre cette stratégie de refinancement intelligent, tout en diversifiant ses sources de financement vers des investisseurs institutionnels et, à terme, des partenaires extra-régionaux.
En réussissant cet emprunt de 33 milliards FCFA, le Burkina Faso ne se contente pas de lever des fonds : il lève aussi un signal fort de résilience. Dans une région où la stabilité financière est parfois mise à rude épreuve, Ouagadougou rappelle qu’il reste un acteur crédible et solide sur le marché régional.
La Rédaction



