UMOA-Titres : Le Burkina renoue avec des rendements « normaux » et rassure le marché.
Bonne nouvelle pour les investisseurs et les finances publiques du Burkina Faso : le pays semble avoir retrouvé une respiration sur le marché régional des titres publics.
Lors de sa dernière émission du 22 octobre 2025, le Trésor burkinabè a réussi à lever 32,99 milliards FCFA, dépassant son objectif initial de 30 milliards, soit un taux de couverture de 141,13 %.
Un signal fort : la confiance revient, et surtout, les rendements se stabilisent enfin à des niveaux qualifiés de « normaux ».
Des taux maîtrisés après des mois de surchauffe
Sur les dernières émissions de 2024 et début 2025, les investisseurs réclamaient des primes de risque importantes pour prêter à l’État burkinabè, souvent supérieures à 8 %.
Mais cette fois, la tendance s’inverse.
Selon les données publiées par UMOA-Titres et relayées par SikaFinance, les rendements moyens pondérés oscillent désormais entre 6,7 % et 7,5 % selon les maturités.
Détail de l’opération :
- BAT à 364 jours : 12,96 milliards FCFA à un rendement moyen pondéré de 7,48 % ;
- OAT à 3 ans : 2,35 milliards FCFA à 6,76 % ;
- OAT à 5 ans : 6,27 milliards FCFA à 6,93 % ;
- OAT à 7 ans : 11,40 milliards FCFA à 7,15 %.
Des taux désormais alignés sur la moyenne régionale, un soulagement pour le Trésor comme pour les investisseurs institutionnels.
Une confiance retrouvée du marché régional
Avec une demande totale de 42,33 milliards FCFA, les investisseurs de l’UMOA ont clairement manifesté leur intérêt.
Ce rebond confirme que le Burkina est « de retour dans la norme », après plusieurs mois de tension marqués par la hausse du coût de financement liée à la perception du risque souverain et à la conjoncture sécuritaire.
Pour les acteurs du marché, cette émission réussie montre que le pays gère mieux sa communication financière et son calendrier d’émission, tout en bénéficiant d’un environnement monétaire plus stable.
Vers une normalisation durable ?
Le retour à des rendements modérés n’est pas qu’un simple soulagement ponctuel.
Il traduit une meilleure anticipation de la part des investisseurs, et une capacité de l’État à calibrer ses émissions selon la liquidité disponible.
Mais la vigilance reste de mise : si les taux de la BCEAO ou la pression inflationniste remontent, le coût de la dette pourrait de nouveau s’alourdir.
Pour l’heure, ce « retour à la normale » est un signal positif — une respiration bienvenue pour les finances publiques et un signe de maturité du marché obligataire régional.
La confiance, monnaie rare mais retrouvée
Ce succès n’est pas anodin. Dans une zone où chaque émission teste la solidité des États, le Burkina vient de démontrer qu’il peut encore inspirer confiance sans payer le prix fort.
Un message clair envoyé à ses partenaires et aux autres Trésors de l’UMOA : la normalité, même sur les marchés financiers, se construit avec rigueur, constance et crédibilité.
La Rédaction


