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UEMOA : Les États lèvent plus de 4 000 milliards FCFA sur le marché des titres publics au 2ᵉ trimestre 2025.

Le marché des titres publics de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a connu une activité soutenue au cours du deuxième trimestre 2025. Selon le rapport trimestriel publié par UMOA-Titres, les huit États membres ont mobilisé au total 4 023,67 milliards FCFA par adjudication, confirmant le rôle central de ce marché dans le financement des budgets nationaux.


Côte d’Ivoire et Sénégal en tête des levées

Parmi les pays de l’Union, la Côte d’Ivoire se démarque largement avec 1 624,8 milliards FCFA levés, soit environ 40 % du total. Elle est suivie par le Sénégal (901,37 milliards FCFA) et le Niger (571,63 milliards FCFA).

Le Burkina Faso (348,66 milliards FCFA) et le Mali (326,76 milliards FCFA) affichent également des volumes significatifs, tandis que le Bénin, le Togo et la Guinée-Bissau ferment la marche avec des montants plus modestes.


Des maturités dominées par le court et moyen terme

La structure des émissions montre une nette préférence pour des maturités allant de 12 mois à 3 ans, représentant à elles seules plus de 70 % des volumes. Les obligations à plus longue échéance (5 à 7 ans) restent minoritaires, reflétant une prudence des investisseurs face à l’évolution des taux et à l’environnement macroéconomique.


Une dette de marché concentrée sur quelques États

L’encours total des titres publics dans l’Union atteint des niveaux élevés, dominé par la Côte d’Ivoire (30 % de l’encours) et le Sénégal (20 %), suivis par le Burkina Faso et le Mali (12 % chacun). Cette concentration traduit des besoins de financement plus importants pour les grandes économies de la zone, mais aussi leur capacité à attirer les investisseurs.


Marché secondaire : activité en hausse

Les transactions sur le marché secondaire progressent nettement au 2ᵉ trimestre. La Côte d’Ivoire domine avec 682,45 milliards FCFA échangés, suivie par le Sénégal et le Niger. Cette hausse témoigne d’un regain d’intérêt des investisseurs pour la liquidité des titres publics.


Les Eurobonds sous tension

Le rapport souligne aussi la situation des Eurobonds émis par les États de l’UEMOA. Malgré leur importance stratégique, ces titres connaissent une hausse des rendements sur le marché secondaire, signe d’une perception accrue du risque par les investisseurs internationaux. Le Sénégal enregistre, par exemple, un rendement à maturité de plus de 21 % sur son emprunt 2028 libellé en euros.


Des finances publiques en légère amélioration

Sur le plan budgétaire, les données de la BCEAO indiquent une tendance à la réduction des déficits. Le déficit global de l’Union, dons compris, devrait passer de -5,1 % du PIB en 2024 à -3,6 % en 2025. Cette amélioration, si elle se confirme, pourrait réduire la pression sur les marchés financiers.


Prochain trimestre : plus de 1 300 milliards FCFA prévus

Le calendrier provisoire des émissions pour le troisième trimestre 2025 prévoit un volume total d’environ 1 330 milliards FCFA. La Côte d’Ivoire et le Sénégal devraient encore jouer les premiers rôles, mais tous les États seront présents pour refinancer leurs dettes et financer de nouveaux projets.


En somme, le deuxième trimestre 2025 confirme la vitalité du marché des titres publics dans l’UEMOA, instrument clé pour le financement des budgets. Toutefois, la hausse des coûts d’emprunt et les tensions sur les Eurobonds rappellent que la gestion de la dette publique reste un exercice d’équilibriste dans un contexte économique mondial incertain.

La Rédaction

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