
UEMOA : 184 milliards FCFA levés en une semaine sur le marché des titres publics.
Du 18 au 22 août, le marché régional des titres publics de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a connu une intense activité. En l’espace de quelques jours, quatre pays — le Niger, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal — ont mobilisé ensemble plus de 184 milliards de francs CFA auprès des investisseurs, confirmant l’attractivité de cette place financière régionale.
Un marché de confiance pour les États
Le marché des titres publics, piloté par l’agence UMOA-Titres pour le compte des Trésors nationaux, permet aux États d’emprunter directement auprès d’investisseurs institutionnels et privés.
Cette semaine-là, les demandes ont atteint 214 milliards FCFA, mais seuls 184 milliards ont été effectivement retenus, signe que les pays ont choisi de privilégier les conditions financières jugées favorables.
Les performances pays par pays
- Niger : une opération 100 % réussie
Le Niger a levé 15 milliards FCFA via un Bon assimilable du Trésor (BAT) d’une maturité de 347 jours. Toutes les offres soumises ont été retenues, avec un rendement moyen pondéré record de 11,07 %, illustrant à la fois l’appétit des investisseurs et le coût élevé du financement pour Niamey. - Côte d’Ivoire : le poids lourd régional
Avec un objectif initial de 100 milliards, Abidjan a vu affluer 131 milliards en souscriptions. Finalement, 110 milliards FCFA ont été gardés. Les rendements s’établissent à 6,61 % pour une maturité de 7 ans et 7,42 % pour 5 ans, confirmant le profil de « valeur refuge » du pays sur ce marché. - Mali : une mobilisation équilibrée
Bamako a réussi à lever 18,8 milliards FCFA sur un objectif de 20 milliards, grâce à des offres dépassant 23 milliards. Les taux servis oscillent entre 8,50 % pour un BAT de 364 jours, 9,21 % pour une OAT de 3 ans et 7,60 % pour une OAT de 5 ans. - Sénégal : un ancrage local fort
Le Sénégal a récolté 40,41 milliards FCFA, légèrement au-dessus de son objectif. Fait marquant : près de 91 % des souscriptions proviennent d’investisseurs locaux, preuve de la confiance nationale. Les rendements moyens se situent entre 7,3 % et 7,7 % selon la maturité.
Un bilan positif et des perspectives
Au total, le taux de couverture a atteint 123 %, un niveau qui traduit l’intérêt toujours fort des investisseurs pour les titres publics de la zone. Les Obligations assimilables du Trésor (OAT), à plus longue maturité, ont représenté près de 70 % des fonds mobilisés, montrant que les investisseurs parient sur la stabilité à moyen terme.
Si les États trouvent dans ce marché une source précieuse de financement, la montée des taux — jusqu’à plus de 11 % pour le Niger — rappelle aussi la fragilité économique de certains pays. Derrière les milliards levés, se joue donc une équation délicate : financer le développement sans alourdir excessivement le coût de la dette. L’avenir dira si l’appétit des investisseurs restera aussi fort, alors même que les marges budgétaires se resserrent dans la région.
La Rédaction