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Titres publics : pourquoi la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Burkina Faso conservent la confiance des investisseurs.

Entre le 14 et le 18 juillet 2025, les États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont mobilisé un total de 173,25 milliards FCFA sur le marché régional des titres publics. Ce volume est en recul par rapport à la performance exceptionnelle de la semaine précédente, où plus de 360 milliards FCFA avaient été levés. Toutefois, cette baisse apparente masque une solide dynamique de fond, portée par la confiance persistante des investisseurs pour les signatures souveraines les plus solides de la zone.

La période a été marquée par une forte présence des Bons du Trésor (72 % des montants) par rapport aux Obligations Assimilables du Trésor (28 %). Le taux de couverture moyen s’est établi à un niveau élevé de 209 %, illustrant un appétit marqué des investisseurs. En revanche, le taux d’absorption (53 %) signale une plus grande sélectivité des États dans l’acceptation des offres, traduisant un renforcement des stratégies de gestion de la dette publique.


Côte d’Ivoire : une référence régionale portée par un marché domestique solide

Avec 96,25 milliards FCFA levés, contre un objectif de 87,5 milliards, la Côte d’Ivoire continue de jouer un rôle moteur sur le marché des titres publics de la zone UEMOA. Ce succès s’explique en grande partie par la profondeur de son marché domestique, avec plus de 98 % des souscriptions réalisées par des acteurs locaux. Ce facteur confère au pays une grande stabilité financière et une capacité à absorber les chocs externes, renforçant la confiance des investisseurs.

Les taux servis sont restés dans une fourchette étroite, reflet de la bonne visibilité budgétaire et de la gestion prudente de la dette ivoirienne. La régularité des émissions, la qualité du pilotage macroéconomique et le profil de risque contenu continuent d’ancrer la Côte d’Ivoire comme l’émetteur souverain de référence dans la zone.


Bénin et Burkina Faso : attractivité confirmée, stratégies différenciées

Le Bénin et le Burkina Faso ont chacun mobilisé 33 milliards FCFA lors de cette séquence. Le Bénin a brillé par un taux de couverture exceptionnel (> 300 %), notamment grâce à une stratégie d’émission focalisée sur des maturités très courtes, qui rassurent les investisseurs en quête de placements liquides et peu risqués. Cette approche, conjuguée à un cadre macroéconomique jugé solide, renforce l’image du pays comme un émetteur discipliné.

Le Burkina Faso, dans un contexte économique plus contraint en raison des défis sécuritaires, a su maintenir l’intérêt des marchés. Son taux de couverture de 162 % témoigne d’une base de souscripteurs fidèle, en dépit d’un environnement plus incertain. Le pays a opté pour une gamme plus large de maturités, traduisant une volonté de structurer davantage la courbe de sa dette.


Guinée-Bissau : un petit émetteur qui attire de grands investisseurs

Avec une cible modeste, la Guinée-Bissau a levé 11 milliards FCFA, légèrement au-dessus de son objectif, face à une demande de 51 milliards FCFA, largement portée par les investisseurs ivoiriens. Ce fort intérêt contraste avec la prudence du Trésor bissau-guinéen, qui n’a retenu qu’une faible part des offres.

Le rendement moyen proposé de 9,57 % reflète un niveau de risque perçu plus élevé, mais aussi l’attractivité du papier souverain dans une zone monétaire où la diversification des signatures est recherchée.


Une confiance intacte malgré une vigilance croissante

Au-delà des chiffres, cette séquence hebdomadaire confirme que les marchés de la dette publique de l’UEMOA continuent d’être des instruments fiables pour le financement budgétaire. Si le montant global mobilisé recule ponctuellement, les indicateurs de participation restent robustes.

Les États, de leur côté, semblent privilégier une gestion plus active et sélective, en acceptant des conditions de financement conformes à leurs objectifs budgétaires. Cette discipline nouvelle, combinée à la confiance des investisseurs, contribue à renforcer la crédibilité financière de la région sur le long terme.

La Rédaction

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