Depuis le début de l’année 2025, le Sénégal enchaîne les succès sur le marché régional des titres publics de l’UEMOA, à travers l’UMOA-Titres. Le Trésor public sénégalais a réalisé plusieurs émissions de Bons et Obligations assimilables du Trésor (BAT et OAT), souvent au-delà des montants initialement recherchés.

Le 13 juin 2025, une levée ciblée à 70 milliards FCFA a permis de mobiliser 77 milliards FCFA, avec un taux de couverture de 113 %. Deux semaines plus tôt, le 30 mai, le pays avait levé 66 milliards FCFA sur une opération fixée à 65 milliards, grâce à une participation marquée des investisseurs ivoiriens (63 %). Le 16 mai, ce sont 44 milliards FCFA qui avaient été mobilisés, dépassant largement l’enveloppe cible de 40 milliards.

Au total, le Sénégal a levé plus de 460 milliards FCFA sur le marché régional UMOA-Titres depuis janvier 2025, confirmant sa capacité à attirer les investisseurs malgré un contexte économique contraint.

Contexte économique tendu et stratégie de financement proactive

Ce dynamisme sur le marché sous-régional intervient dans un contexte de tension budgétaire. Le pays fait face à une dégradation de sa note souveraine et à une dette publique estimée entre 110 % et 119 % du PIB, selon diverses agences internationales. Parallèlement, l’accès aux financements extérieurs s’est complexifié, avec des coûts d’emprunt en hausse.

En réponse, les autorités sénégalaises ont renforcé leur stratégie de mobilisation interne et régionale, en ajustant les montants retenus selon la demande et le niveau des taux. Bien que certaines sources aient évoqué une levée de 132 milliards FCFA le 25 juillet, cette information n’a pas encore été officiellement confirmée.

Les leçons d’une dynamique régionale bien ancrée

Trois enseignements ressortent de ces opérations :

• Confiance des investisseurs régionaux : Le Sénégal continue d’attirer des souscriptions, malgré un contexte de rigueur budgétaire.
• Diversification des financements : La dépendance au marché UMOA-Titres se renforce, notamment en réponse à la réduction de l’aide extérieure.
• Gestion mesurée de la dette : L’État sénégalais privilégie une approche flexible, en fonction de la demande et des coûts du marché.

Ces performances traduisent la solidité relative du Sénégal sur le marché régional, malgré les contraintes macroéconomiques croissantes.

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La Rédaction